Le projet d’autoroute électrique entre le Sud et le centre du Maroc franchit une nouvelle étape. L’Office national de l’électricité et de l’eau potable a confié à Novec, filiale de la CDG, la réalisation des études d’impact environnemental et social de cette future infrastructure stratégique. Cette mission marque un tournant dans l’avancement d’un chantier crucial pour la transition énergétique du pays.
L’étude portera sur l’ensemble du tracé, découpé en trois segments : la station de conversion d’Oued Lekraâ et le tronçon reliant cette dernière à Tan Tan, la ligne entre Tan Tan et Marrakech, ainsi que le dernier maillon entre Marrakech et Mediouna, à Casablanca. Novec a remporté les trois lots face à GCIM, Phenixa et Hydraumet, en se positionnant comme l’offre la plus compétitive selon le rapport de l’ONEE.
La future ligne très haute tension, longue de 1.400 kilomètres, doit permettre l’acheminement de l’électricité produite à partir de sources renouvelables dans les provinces du Sud vers les zones de forte consommation du centre et du nord du pays. Elle jouera aussi un rôle dans la sécurisation de l’approvisionnement électrique des régions traversées. La mise en service est prévue en deux étapes : une première tranche de 1.500 mégawatts dès 2026, puis une seconde de capacité équivalente à l’horizon 2028.
La construction de cette infrastructure a été attribuée en mai à un consortium associant le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Taqa Morocco et Nareva. Outre la ligne elle-même, ce groupement mènera plusieurs projets complémentaires dans le domaine énergétique et hydrique.
Il est notamment question de renforcer le réseau électrique national par la construction de centrales à cycle combiné à Tahaddart, pour une puissance totale estimée à 1.500 mégawatts. Le consortium prévoit également de développer 1.200 mégawatts supplémentaires à partir d’énergies renouvelables.
Sur le volet hydraulique, des projets de transfert d’eau entre les bassins de l’Oued Sebou et de l’Oued Oum Er-Rabiâ, pour un volume annuel de 800 millions de mètres cubes, sont prévus. Le dispositif comprend aussi la réalisation d’unités de dessalement alimentées en énergie verte, avec une capacité de 900 millions de mètres cubes par an. Ces installations viseront un coût de production inférieur ou égal à 4,5 dirhams par mètre cube, conformément aux objectifs fixés pour les projets en cours.