L’industrie marocaine confirme sa dynamique. En 2024, le secteur a généré un chiffre d’affaires record de 898 milliards de dirhams, en hausse de 9 %, tandis que les investissements ont atteint 90 milliards de dirhams, progressant de 30 % sur un an. Ces chiffres sont issus du dernier baromètre de l’industrie nationale, présenté mercredi à Rabat par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour.
Selon ce rapport, tous les indicateurs clés sont orientés à la hausse. La production industrielle a bondi de 12 %, atteignant 842 milliards de dirhams, et la valeur ajoutée s’est établie à 240 milliards, soit une croissance annuelle de 11 %. Côté emploi, le secteur dépasse désormais le million de postes, avec 1.038.133 emplois recensés, ce qui représente 42.714 créations nettes en une année.
Le baromètre dresse un tableau clair de la mutation engagée depuis 2021. En trois ans, le chiffre d’affaires industriel a été multiplié par 2,2, la valeur ajoutée par 1,5 et les exportations par 3. Une trajectoire de croissance inédite, que le ministère attribue à la résilience du tissu productif national face aux turbulences mondiales.
L’industrie automobile se détache nettement. Elle reste le premier secteur exportateur du Royaume et domine désormais tous les grands indicateurs sectoriels. Avec près de 196 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et plus de 250.000 emplois directs, elle s’impose comme un pilier de la transformation industrielle du pays. Un nouveau programme a d’ailleurs été lancé pour la période 2025-2030 afin d’en renforcer la compétitivité et de créer 7.500 emplois supplémentaires.
Autre fait marquant : 70 % du capital industriel marocain est désormais détenu par des investisseurs nationaux. Une proportion inédite, qui témoigne de la confiance accrue des opérateurs locaux dans les capacités du tissu industriel à générer croissance et emploi.
La structure du secteur a également évolué. Les industries de moyenne et haute technologie représentent aujourd’hui plus de la moitié de la valeur ajoutée industrielle, confirmant une orientation assumée vers l’innovation et la montée en gamme.
La productivité par emploi a elle aussi connu une avancée significative. En dix ans, elle a progressé de 30 %, atteignant une moyenne annuelle de 231.000 dirhams. Cette performance est attribuée à la modernisation continue des procédés industriels et à la montée en compétence de la main-d’œuvre.
Le baromètre, présenté comme un outil stratégique d’analyse territoriale et sectorielle, s’appuie sur une enquête conduite en 2025 auprès de plus de 12.000 entreprises industrielles dans les douze régions du Royaume. Le ministère précise que l’opération a mobilisé 140 enquêteurs pendant quatre mois, avec un taux de réponse complet des grandes entreprises et de celles représentant plus de 80 % du chiffre d’affaires sectoriel.
À travers ce panorama, le Maroc renforce sa stature de plateforme industrielle régionale. La cohérence des politiques publiques, l’essor des infrastructures comme Tanger Med et les zones industrielles intégrées, ainsi qu’une forte dynamique d’exportation, contribuent à installer durablement l’industrie nationale parmi les moteurs structurants de l’économie du Royaume.
