Le capital investissement a connu une année sans précédent au Maroc. L’Association Marocaine des Investisseurs en Capital, réunie le 27 mai à Casablanca, a présenté un rapport 2024 qui marque un tournant pour le secteur.
Réalisé avec le cabinet Grant Thornton, ce bilan met en lumière une progression marquée sur tous les fronts. Les fonds levés culminent à 3,9 milliards de dirhams, un sommet jamais atteint, portant à 13,8 milliards le total collecté entre 2018 et 2024. Par rapport à la période précédente, l’augmentation atteint 50 %. Ce regain d’attractivité s’explique en partie par le retour massif des investisseurs marocains, désormais majoritaires avec 53 % des engagements, contre seulement un quart auparavant.
Les investissements suivent la même tendance. En 2024, dix sociétés de gestion ont injecté 1,7 milliard de dirhams dans 23 entreprises, tout en opérant 17 réinvestissements. L’ensemble porte les montants engagés à 15,7 milliards de dirhams depuis les débuts du secteur.
Trois domaines se détachent nettement : les services, la santé et l’éducation. La région de Casablanca-Settat capte, à elle seule, près des trois quarts des montants investis. Le capital amorçage et risque, bien que très actif en nombre d’opérations, reste marginal en volume, concentrant seulement 9 % des sommes investies. Le capital développement demeure la force motrice.
Autre signe d’un marché qui gagne en maturité, les cessions progressent. Le marché secondaire représente désormais 44 % des sorties, avec un montant total désinvesti de 1,07 milliard de dirhams pour l’année. Sur l’ensemble des 115 cessions recensées, le taux de rentabilité interne brut atteint 12 %, avec un multiple de 1,9. Des chiffres qui confirment l’ancrage du capital investissement comme vecteur rentable de financement à long terme.
L’AMIC, qui fédère à ce jour 33 membres actifs et 29 associés, entend poursuivre son rôle moteur dans la structuration et la professionnalisation du secteur, avec un accent particulier sur le financement des PME et des jeunes pousses.
