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Le Choiseul Forum à Rabat mise sur l’audace africaine

Le Choiseul Forum à Rabat mise sur l’audace africaine

Le Choiseul Africa Business Forum a ouvert ses portes mercredi à Rabat pour sa sixième édition, placée sous le signe du « Made with Africa ». Un mot d’ordre qui traduit l’ambition de repenser les partenariats autour de l’industrialisation, de l’innovation et des exportations, dans une logique de croissance partagée portée par les talents africains eux-mêmes.

Dans une intervention vidéo enregistrée, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a salué cette dynamique qui vise à positionner le continent comme un acteur de premier plan dans les chaînes de valeur mondiales, en misant sur des leviers durables et endogènes.

Pascal Lorot, président de Choiseul Africa, a ouvert les débats en soulignant l’évolution du forum devenu, selon lui, « une communauté d’action, un laboratoire d’idées et un accélérateur de confiance ». Le thème de cette année, a-t-il précisé, reflète une volonté claire : faire émerger une Afrique qui n’est plus seulement convoitée, mais pleinement partie prenante de la transformation économique mondiale.

« Il ne s’agit plus de produire pour l’Afrique, mais avec elle », a-t-il insisté, en appelant à mobiliser l’audace, la créativité et les compétences de tout un continent. Depuis plus de dix ans, a-t-il rappelé, Choiseul Africa accompagne une nouvelle génération de dirigeants ouverts sur le monde et résolument engagés dans le développement du continent.

Prenant part aux échanges, Paul Koffi Koffi, commissaire à l’UEMOA en charge de l’entreprise, de l’énergie, des mines et du numérique, a évoqué les profondes recompositions économiques et géopolitiques à l’échelle planétaire. Pour lui, l’Afrique doit s’interroger sur sa place dans un monde en mutation rapide.

Tout en soulignant la jeunesse et la richesse du capital humain africain, il a pointé le manque de formation adéquate, encore trop insuffisante pour répondre aux besoins de développement. Il a également évoqué les défis structurels auxquels le continent reste confronté : une industrialisation limitée à 20 % du PIB, une économie informelle prédominante, des fragilités sécuritaires et environnementales.

Malgré ces freins, l’Afrique conserve des atouts solides. Ses ressources naturelles, sa biodiversité agricole et ses produits d’exportation comme le cacao, le café ou le coton en font un pôle de résilience. Mais pour transformer l’essai, Paul Koffi Koffi a insisté sur l’urgence de consolider la paix, la gouvernance et la sécurité, conditions préalables à toute ambition industrielle ou souveraine.

Réunissant plus de 800 décideurs venus d’Afrique, d’Europe et du Golfe, cette nouvelle édition du forum s’articule autour de panels stratégiques, de sessions de travail ciblées et de discussions de haut niveau. Une centaine de panélistes se penchent sur des thèmes clés tels que la souveraineté, le financement, les infrastructures ou l’innovation, avec pour fil conducteur la construction de modèles de coopération portés par les acteurs africains eux-mêmes.

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