Le Maroc a accueilli pour la première fois une délégation officielle du New Development Bank, bras financier du groupe des BRICS. L’événement s’est tenu lundi à Rabat, en marge d’un forum consacré aux marchés publics durables, réunissant plusieurs institutions financières internationales.
Créé en 2015 par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, le New Development Bank (NDB) s’est récemment ouvert à de nouveaux membres, dont l’Égypte, les Émirats arabes unis et le Bangladesh. À ce jour, il a financé 122 projets pour un montant global de 39 milliards de dollars dans ses pays membres.
Interrogé lors de sa participation à la conférence, Anand Kumar Srivastava, en charge des opérations au sein du NDB, a indiqué que la banque envisage son premier financement en Égypte, nouvellement membre du groupe. Il a souligné que les discussions en sont encore à un stade préliminaire, mais que les perspectives sont jugées prometteuses pour soutenir l’économie égyptienne et moderniser ses infrastructures.
Bien que le Maroc ne soit pas membre du NDB, cette première apparition officielle de la banque à Rabat ne passe pas inaperçue. Le Royaume entretient des relations stratégiques avec plusieurs pays fondateurs du BRICS, mais reste à l’écart du groupe, en partie en raison de désaccords diplomatiques, notamment avec l’Afrique du Sud au sujet du dossier du Sahara Marocain.
Le NDB se montre néanmoins ouvert à une éventuelle adhésion du Maroc. “L’adhésion commence par une prise de contact formelle avec le groupe BRICS, suivie du processus d’acceptation, puis du paiement de la part au capital”, a expliqué Srivastava, ajoutant que la banque espérait voir le Maroc rejoindre ses rangs dans le cadre de son expansion.
La présence du NDB à Rabat intervient dans un paysage marocain où les principaux bailleurs internationaux — Banque mondiale, BERD, AFD — occupent déjà une place prépondérante. Dans ce contexte, l’arrivée d’un acteur tel que le NDB ouvrirait potentiellement de nouvelles options de financement pour le Royaume, à condition d’une adhésion formelle.
En 2023, des rumeurs avaient circulé sur une possible demande marocaine d’intégration au groupe BRICS. Le ministère marocain des Affaires étrangères avait formellement démenti, soulignant que le Maroc privilégie des partenariats bilatéraux stratégiques avec plusieurs pays membres des BRICS, mais sans volonté d’adhésion en bloc.
