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mardi 23 septembre 2025

Le Maroc en 1ère ligne au Congrès mondial des Réserves de Biosphère en Chine

Le Maroc consolide son rôle moteur dans la gouvernance environnementale mondiale à l’occasion du 5ᵉ Congrès mondial des Réserves de Biosphère, qui s’est ouvert le 22 septembre à Hangzhou, en Chine. Le Royaume, à la tête du Conseil international de coordination du programme sur l’Homme et la biosphère (CIC-MAB) depuis l’été 2024, y défend une approche fondée sur l’action territoriale et l’innovation au service de la durabilité.

Présidée par l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), cette participation incarne l’engagement du Maroc, sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, en faveur d’un développement intégré respectueux des équilibres naturels et des communautés locales. Mme Latifa Yaakoubi, directrice générale de l’ANDZOA, prend part aux travaux en tant que figure centrale du dispositif.

La cérémonie d’ouverture a réuni plus de 4 000 délégués venus de 150 pays, illustrant le poids croissant du Réseau mondial des Réserves de Biosphère dans la lutte contre le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité. Dans son discours inaugural, Latifa Yaakoubi a souligné l’urgence de répondre à la « triple crise planétaire » qui conjugue changements climatiques, perte de biodiversité et pollution, menaçant selon elle les fondements sociaux et économiques des sociétés.

Elle a rappelé le rôle singulier du programme MAB, lancé par l’UNESCO en 1971, et de ses quelque 750 Réserves de Biosphère, conçues comme des espaces vivants où se côtoient activités humaines, recherche scientifique, transmission culturelle et innovation environnementale. Leur vocation est de démontrer que développement et préservation peuvent coexister durablement.

La présence du Maroc à ce rendez-vous mondial revêt une dimension particulière. L’ANDZOA porte en effet la responsabilité de deux écosystèmes reconnus par l’UNESCO comme Réserves de Biosphère : l’Arganeraie depuis 1998, et les Oasis du Sud Marocain depuis 2000. Dans ces territoires, l’Agence expérimente des modèles de développement résilients, en phase avec les objectifs du programme MAB et les priorités du Royaume.

Moment fort du Congrès, le Plan d’action de Hangzhou a été présenté comme la nouvelle feuille de route du Réseau Mondial pour la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal et de l’Agenda 2030. Ce document stratégique a été élaboré par un groupe d’experts internationaux, enrichi par les contributions des jeunes, des femmes et des communautés locales.

Pour Latifa Yaakoubi, ce plan marque le début d’une nouvelle étape. Elle y voit une opportunité pour faire des Réserves de Biosphère des leviers concrets de transformation territoriale. Le précédent congrès s’était tenu à Lima en 2016, avec l’adoption du Plan d’action de Lima (2016-2025), dont les acquis ont nourri les réflexions aboutissant au texte de Hangzhou.

Au fil des sessions, la présidente du CIC-MAB a insisté sur la capacité du Réseau à faire le lien entre les enjeux globaux et les actions locales. Elle a salué la qualité de l’accueil réservé par la République Populaire de Chine et la ville de Hangzhou, ainsi que l’engagement constant de Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, et de l’ensemble des acteurs du programme.

En marge du Congrès, la délégation marocaine, conduite par M. Samir Addahre, Ambassadeur délégué permanent du Royaume auprès de l’UNESCO, prévoit plusieurs rencontres bilatérales pour partager l’expertise nationale dans la gestion durable des écosystèmes fragiles. Ces échanges s’inscrivent dans la dynamique de coopération Sud-Sud que le Maroc promeut sur la scène internationale.

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