Le Maroc dispose aujourd’hui d’un potentiel énergétique capable de couvrir à lui seul près de la moitié de la consommation électrique de l’Union européenne. C’est ce qu’a affirmé Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, dans un entretien accordé au quotidien italien La Verità, publié ce lundi.
Selon lui, le Royaume est en mesure de produire entre 1.600 et 1.700 TWh d’électricité renouvelable, grâce à l’exploitation conjointe du solaire et de l’éolien, terrestre comme maritime. Un volume qui représente 50% de la demande européenne actuelle, estimée à 3.000 TWh. Le tout, avec des coûts compétitifs.
Le ministre a également évoqué les perspectives ouvertes par l’ »Offre Maroc » pour l’hydrogène vert. Une quarantaine de projets d’investissement ont déjà été proposés, en provenance de différents pays. Face à cette dynamique, les opérateurs se bousculent pour sécuriser les zones les plus favorables, là où l’ensoleillement et le vent sont les plus constants.
Pour Ryad Mezzour, ces projets s’inscrivent dans une stratégie plus large, qui fait des énergies renouvelables un levier pour répondre à d’autres défis structurels, à commencer par la gestion de l’eau. D’ici 2028 à 2030, l’objectif est d’assurer une autonomie totale en eau potable, quelle que soit la pluviométrie, et de couvrir 80% des besoins du secteur agricole. Le déploiement des infrastructures de stockage, de transfert entre bassins, de dessalement et de traitement permettra, selon lui, d’atteindre ces cibles.
Le ministre rappelle que le Maroc, dépourvu de ressources fossiles, s’est tourné très tôt vers les alternatives vertes. Une orientation qui, aujourd’hui, se traduit par un accès à une énergie renouvelable moins coûteuse que le pétrole ou le gaz, offrant un avantage stratégique au tissu industriel local. L’enjeu désormais est d’accélérer la transition de l’ensemble des filières vers cette énergie propre.
Enfin, Ryad Mezzour insiste sur la compétitivité du label « Made in Morocco » dans un environnement économique ouvert. Il souligne que l’extension des débouchés internationaux pour les produits marocains passe aussi par une logistique performante. Le transport, qui représente jusqu’à un quart du coût de production, reste un facteur clé. D’où l’importance de renforcer les connexions, aussi bien à l’intérieur du pays qu’avec les marchés extérieurs.
