Un vent venu d’Amérique latine souffle sur la Ville ocre. Le Musée Yves Saint Laurent Marrakech (mYSLm) dévoile, du 22 février au 27 juillet 2025, une exposition inédite baptisée « Oiseaux du Mexique ». Un voyage sensoriel et symbolique sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui réunit plus de 90 œuvres et objets rares autour d’un même fil rouge : les oiseaux, figures totémiques du patrimoine mexicain.
Après le succès de « Serpent », dédiée à l’art aborigène australien, le mYSLm poursuit sa mission de pont culturel avec Oiseaux du Mexique. L’exposition explore le rôle majeur des volatiles dans l’imaginaire mexicain, depuis l’époque classique maya jusqu’à l’avant-garde contemporaine. Coqs, aigles, hérons ou pélicans s’incarnent en céramiques, broderies, bijoux et fresques, porteurs d’une symbolique mystique et artistique plurimillénaire.
Au-delà de leur beauté formelle, ces oiseaux deviennent messagers d’une mémoire collective, témoins silencieux d’une relation sacrée entre l’humain et son environnement. Une relation qui, en filigrane, fait écho aux traditions marocaines, où l’artisanat et la symbolique animale occupent une place tout aussi centrale.
Une exposition tissée à quatre mains
Ce projet ne se contente pas d’importer une exposition clé en main. Oiseaux du Mexique est une création originale, née d’un dialogue artistique entre les deux rives de l’Atlantique. Le commissaire mexicain Juan Gerardo Ugalde Salinas, restaurateur au mYSLm et au Musée Pierre Bergé des Arts Berbères, a imaginé cette exposition avec la complicité de la conservatrice Ana Elena Mallet, figure incontournable du design moderne latino-américain.
Le fruit de cette collaboration est remarquable : les œuvres ont été prêtées par les plus grandes institutions mexicaines – l’INAH, l’INBAL, et l’INPI – marquant la première fois qu’un tel corpus patrimonial est présenté en Afrique du Nord.
À travers le prisme des oiseaux, l’exposition célèbre une biodiversité artistique foisonnante. Les plumes, aux textures et couleurs infinies, deviennent matière première dans l’orfèvrerie de Taxco, la céramique de Tlaquepaque, la poterie de Guanajuato ou les textiles brodés à la main. Un art ancestral, qui traverse le temps et les frontières.
Et parce qu’au mYSLm, l’art ne s’arrête jamais aux murs, une riche programmation culturelle accompagnera l’exposition : conférences, concerts, rencontres, mais aussi un cycle de cinéma mexicain coorganisé avec la Cinémathèque de Tanger. Dix films seront projetés gratuitement du 1er mars au 26 juillet, à l’auditorium Pierre Bergé et à Tanger, grâce au soutien de la Fondation Jardin Majorelle.
Oiseaux du Mexique dépasse le simple cadre muséal. C’est une invitation à redécouvrir notre lien au vivant, à la nature, à la transmission. C’est aussi une célébration du dialogue entre le Maroc et le Mexique, entre traditions et modernités, entre ciel et terre.
Un événement à ne pas manquer pour les amoureux d’art, les explorateurs de symboles, et tous ceux qui croient encore au pouvoir de la beauté pour rapprocher les mondes.
