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mercredi 15 octobre 2025

Le taux des barrages chute à 32 %, le Maroc accélère ses projets hydriques

Le niveau de remplissage des barrages au Maroc est tombé à 32 %, contre 40 % en mai. Le chiffre a été annoncé mardi par le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, lors d’une intervention à la Chambre des conseillers.

La baisse s’explique en grande partie par les volumes consacrés à l’irrigation et à l’eau potable, mais aussi par les pertes dues à l’évaporation, estimées à 650 millions de mètres cubes, en raison des fortes chaleurs enregistrées.

La dernière campagne agricole a connu une amélioration modérée. Les précipitations moyennes ont atteint 142 millimètres à l’échelle nationale. Les ressources en eau mobilisées se sont élevées à 4,8 milliards de mètres cubes, soit une progression de 50 % par rapport à la saison précédente. Malgré cette embellie, le niveau reste en retrait de 22 % par rapport à la normale, avec un déficit de 58 % sur la moyenne des apports habituels.

Face à cette situation, l’exécutif a accéléré plusieurs chantiers structurants. Depuis 2021, six grands barrages ont été mis en service dans différentes régions, notamment à Errachidia, Khemisset, Tinghir, Zagora, Guelmim et Sefrou. Deux autres sont en phase de remplissage, à Sidi Kacem et Al Hoceima. Quatorze chantiers sont actuellement en cours, et onze nouveaux ouvrages devraient démarrer entre 2025 et 2027. Quatre barrages moyens sont également en construction, situés à Al Haouz, Tata, Benslimane et Tiznit.

Dans le même élan, un programme prévoyant la réalisation de 155 petits barrages a été engagé pour la période 2022-2027, en coordination avec plusieurs ministères et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable. Cinquante sont déjà en chantier.

Pour soutenir les zones rurales, plus de 4 200 forages ont été réalisés, totalisant près de 671 000 mètres de profondeur, avec un débit global de 8 889 litres par seconde. Cette mobilisation a permis à quelque 5,8 millions de ruraux d’avoir accès à l’eau potable.

L’interconnexion entre les bassins de Sebou et du Bouregreg, lancée en phase d’urgence, a permis de transférer 871 millions de mètres cubes depuis octobre 2023. Cette opération a assuré l’approvisionnement des grandes villes tout en desservant environ 500 000 habitants en milieu rural.

En parallèle, le recours au dessalement de l’eau de mer progresse. Le ministère prévoit qu’il couvrira plus de 60 % des besoins en eau potable d’ici 2030. Déjà, 110 unités mobiles ont été installées.

Enfin, pour répondre aux urgences locales, 1 200 camions-citernes et 10 000 citernes fixes ont été déployés, permettant chaque année à environ 2,7 millions de personnes de bénéficier de ce service.

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