Ils sont plus de 355.000. À fin mars 2025, les Marocains résidant en Espagne restent, de loin, les premiers travailleurs étrangers affiliés à la sécurité sociale espagnole, selon les chiffres publiés mercredi à Madrid par le ministère de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations.
Un classement que les Marocains dominent depuis plusieurs années, et qui témoigne de leur ancrage dans le tissu économique ibérique. Avec 355.296 cotisants marocains, ils devancent les ressortissants roumains (339.527), suivis par les Colombiens (224.501), les Italiens (197.113) et les Vénézuéliens (181.917).
Au total, l’Espagne comptait en mars plus de 2,92 millions de travailleurs étrangers affiliés à son régime de sécurité sociale, soit une hausse de 1,6 % par rapport au mois précédent. Une progression significative, marquée par une moyenne de 46.807 nouvelles affiliations étrangères en un mois.
Dans le détail, 68,8 % de ces travailleurs sont originaires de pays hors Union européenne, tandis que les citoyens européens représentent un peu plus de 31 % des effectifs. Une tendance qui confirme le rôle croissant des communautés extra-européennes dans l’économie espagnole.
En données désaisonnalisées, l’affiliation des travailleurs étrangers a enregistré un bond historique : +190.601 en un mois, pour atteindre 2,97 millions de personnes actives. Soit une progression de 41 % sur un an. Du jamais vu.
Une force vive pour l’économie espagnole
« Ces chiffres reflètent le rôle clé joué par les travailleurs étrangers dans la création d’emplois, la solidité de notre système de sécurité sociale et la croissance économique », a déclaré la ministre espagnole de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, Elma Saiz.
Pour la ministre, l’apport des étrangers ne se limite plus aux secteurs classiques de la main-d’œuvre. Leur présence s’étend désormais à des activités à forte valeur ajoutée, où leur contribution devient déterminante. « L’Espagne est aujourd’hui un pays plus fort, plus diversifié et plus riche en opportunités grâce à eux », a-t-elle affirmé.
Fait notable : sur les trois dernières années, plus de 44 % des nouveaux emplois créés en Espagne ont été occupés par des travailleurs étrangers. Une part considérable qui traduit une intégration croissante et une participation active à la relance post-pandémie.
Pour les Marocains, cette présence massive dans le monde du travail espagnol illustre aussi un parcours migratoire qui, au fil du temps, s’est transformé en participation citoyenne. Une réalité bien ancrée de l’autre côté du Détroit, que confirment à chaque nouveau rapport les courbes ascendantes de l’affiliation à la sécurité sociale.