Les envois d’argent des Marocains établis à l’étranger ont marqué un léger recul sur les six premiers mois de 2025. Selon les chiffres communiqués par l’Office des changes, ces transferts ont atteint 55,86 milliards de dirhams à fin juin, contre 57,35 milliards un an plus tôt. Une baisse de 2,6 % qui rompt, sans l’inverser franchement, une tendance haussière amorcée depuis plusieurs années.
Cette inflexion intervient après une période d’essor, amplifiée notamment par les effets de la crise sanitaire, où les transferts avaient atteint des niveaux exceptionnels. Malgré le ralentissement, le montant reste conséquent et témoigne d’un engagement durable des expatriés vis-à-vis de leur pays d’origine.
Le rôle de ces flux reste central dans l’économie nationale. Ils soutiennent directement la consommation des ménages, participent au financement familial et contribuent à l’équilibre macroéconomique en alimentant la balance des paiements. Leur importance est d’autant plus grande dans un contexte marqué par des tensions économiques mondiales.
L’Office des changes ne s’est pas prononcé sur les causes exactes du repli. Toutefois, plusieurs éléments peuvent l’expliquer, notamment la conjoncture dans certains pays d’accueil, des fluctuations de taux de change ou encore la montée en puissance de circuits parallèles moins visibles.
Ce repli, bien que mesuré, relance le débat sur la manière dont le Maroc accompagne sa diaspora. Les transferts des Marocains du monde représentent une source majeure de devises, aux côtés du tourisme et des investissements étrangers. Leur stabilisation, voire leur consolidation, suppose une stratégie active de fidélisation, à la hauteur du lien que cette communauté continue de manifester envers le Royaume.