En pleine mutation du marché des huiles et produits agroalimentaires, Lesieur Cristal continue de consolider sa présence à l’international. L’entreprise vient d’accroître sa participation dans sa filiale Cristal Tunisie, portant sa part de 93,9 % à 95,95 % à la suite d’une augmentation de capital de 10 millions de dirhams (MDh). Une manœuvre stratégique qui témoigne de sa volonté d’affirmer son leadership régional, malgré un contexte économique marqué par la baisse des prix des matières premières.
Mais pourquoi la baisse des prix pèse-t-elle sur la croissance ?
En théorie, une diminution des coûts des matières premières devrait être une bonne nouvelle pour les industriels. Pourtant, dans le cas de Lesieur Cristal, cette tendance a freiné la croissance du chiffre d’affaires. La raison ? L’entreprise a répercuté cette baisse sur ses prix de vente, ce qui a réduit son chiffre d’affaires en valeur, malgré une hausse des volumes de ventes, notamment sur l’huile de table et le savon.
Autrement dit, même si Lesieur Cristal vend plus, elle vend à un prix plus bas, ce qui explique la baisse globale de son chiffre d’affaires annuel de 8 % (de 5,934 milliards de dirhams en 2023 à 5,455 milliards en 2024).
Face à cette conjoncture, l’entreprise mise sur deux leviers essentiels : d’abord l’innovation avec le lancement de nouveaux produits, comme le gel douche et la pâte à tartiner, qui ont su capter l’intérêt des consommateurs. Ensuite l’optimisation industrielle, avec 159 MDh investis en 2024, soit une hausse de 35 %, pour améliorer la performance des lignes de production.
Malgré ces défis, Lesieur Cristal affiche une trésorerie nette consolidée de 196 MDh fin 2024, contre -36 MDh en 2023. Un redressement notable qui traduit une meilleure gestion des ressources et une adaptation rapide aux fluctuations du marché.
