L’Office national des hydrocarbures et des mines s’apprête à franchir un cap décisif. Adopté en Conseil de gouvernement, le 26 juin 2025, le projet de loi n° 56.24 entérine sa transformation en société anonyme. Une mutation stratégique qui s’inscrit dans la vaste réforme engagée par le Royaume pour redéfinir le rôle et le fonctionnement des établissements publics.
La future entité, baptisée ONHYM‑S.A., restera dans un premier temps entièrement détenue par l’État. Ce dernier conservera un droit de vote majoritaire, tout en ouvrant la porte, à terme, à une éventuelle participation de partenaires privés. L’objectif affiché consiste à renforcer la performance, élargir les sources de financement et valoriser les actifs nationaux dans un cadre de gouvernance modernisé.
Le texte confie à l’ONHYM‑S.A. des missions élargies. L’entreprise devra poursuivre l’exploration et le développement des ressources en hydrocarbures, en hydrogène naturel et en minerais, tout en assurant la promotion du potentiel national auprès des investisseurs. Elle aura également en charge la gestion de bases de données scientifiques, le développement de nouvelles techniques de valorisation et la mise en œuvre de projets industriels associés aux ressources naturelles du Royaume.
Cette transformation s’inscrit dans la lignée des réformes prévues par la loi-cadre n° 50.21, relative à la restructuration du secteur public, et la loi n° 82.20, qui a donné naissance à l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État. C’est dans ce cadre que l’ONHYM change de statut, à l’instar d’autres établissements amenés à suivre le même chemin.
Le projet de loi, actuellement examiné par la Commission des infrastructures, de l’énergie et des mines à la Chambre des représentants, devra encore passer plusieurs étapes législatives avant d’entrer en vigueur. Aucun calendrier précis n’a été communiqué pour l’instant quant à la finalisation de cette mutation juridique.
Mais l’orientation est claire. En faisant évoluer l’ONHYM vers un modèle plus agile, le Maroc entend mobiliser davantage d’investissements autour de ses ressources souterraines, tout en garantissant un pilotage stratégique par les pouvoirs publics.
