Un nouvel accord de coopération a été signé mardi à Rabat entre l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) et le Pôle réunissant la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la Direction générale de la Surveillance du territoire (DGST). Cet engagement marque un tournant stratégique dans la lutte contre la corruption au Maroc.
L’accord, paraphé par Abdellatif Hammouchi et Mohamed Benalilou, ne se limite pas à des échanges techniques. Il s’inscrit dans une logique plus large de coordination institutionnelle, fondée sur une volonté politique affirmée de bâtir un front solide contre ce fléau. L’objectif affiché est clair : faire converger les efforts de deux structures clés, l’une sécuritaire, l’autre constitutionnelle, pour mettre en œuvre une approche à la fois préventive et répressive.
Fruit de discussions entamées le 4 juillet dernier, ce partenariat repose sur une conviction partagée. L’efficacité de l’action de l’INPPLC dans le traitement des plaintes et des signalements liés à des faits de corruption dépend de sa capacité à collaborer étroitement avec les forces de sécurité. Cette coopération vise à garantir rigueur, légalité et respect des droits fondamentaux.
Les deux institutions entendent mettre en commun leurs moyens pour renforcer les enquêtes, échanger des données sensibles, et développer des programmes conjoints de formation. Il s’agit aussi de construire des outils de détection précoce, d’élaborer une cartographie nationale des risques, et de sensibiliser les milieux professionnels à la culture de l’intégrité.
L’INPPLC mettra également à disposition son expertise pour accompagner le Pôle DGSN-DGST dans l’application des engagements internationaux du Maroc en matière de lutte contre la corruption. En retour, elle pourra tirer parti des dispositifs techniques liés à la nouvelle génération de la carte nationale d’identité électronique, dans le respect du cadre juridique en vigueur.
L’accord ne se contente donc pas de formaliser une coopération existante. Il affirme une vision partagée : celle d’un État engagé à renforcer ses fondations démocratiques et à restaurer la confiance citoyenne à travers des institutions plus efficaces et exemplaires.
En toile de fond, le rappel que la corruption représente un danger réel pour la Justice, le développement et la cohésion sociale. La réponse institutionnelle du Royaume se veut à la fois structurelle et alignée sur les standards internationaux, conformément aux Hautes Directives de S.M le Roi Mohammed 6. La lutte contre ce phénomène n’est plus une simple exigence morale, mais une priorité nationale inscrite dans la Constitution et portée par des mécanismes de gouvernance renouvelés.