Le marché des taux poursuit sa dynamique de repli au Maroc, dans le sillage de la récente décision de Bank Al-Maghrib de baisser son taux directeur de 25 points de base. Cette orientation accommodante, confirmée lors du premier conseil de l’année, a entraîné une baisse généralisée des taux aussi bien sur le marché primaire que secondaire.
Sur le marché monétaire, le déficit de liquidité bancaire s’est légèrement allégé, reculant de 1,5 % pour s’établir à -138,6 milliards de dirhams. Les avances à 7 jours de la banque centrale ont diminué à 66,02 milliards de dirhams, tandis que les placements du Trésor sont restés stables, atteignant un encours maximal quotidien de 7,5 milliards de dirhams. Côté taux, le TMP est passé à 2,25 %, et le MONIA a légèrement progressé à 2,479 %.
Sur le marché primaire, le Trésor a levé 1,05 milliard de dirhams, soit seulement 25 % des 4,14 milliards proposés, concentrés sur des maturités courtes (13 et 52 semaines) et moyennes (2 ans). Résultat : une baisse sensible des taux, notamment -12 points de base sur le 13 semaines et -24,7 points sur le 52 semaines et le 2 ans. Le taux limite du 13 semaines est ressorti à 2,20 %, celui du 52 semaines à 2,3225 %, et celui du 2 ans à 2,4305 %.
Le marché secondaire a également suivi cette tendance baissière, avec des replis marqués sur les maturités courtes : -26,3 points de base sur le 13 semaines, -25,16 sur le 26 semaines, et -22,48 sur le 52 semaines. Les baisses sont moins marquées sur les longues maturités, mais restent significatives : -14,16 points sur le 5 ans, -13,9 sur le 10 ans, et -11,88 sur le 30 ans.
Cette détente généralisée s’explique par le ton résolument accommodant de la banque centrale, qui semble vouloir maintenir des conditions de financement favorables dans un contexte encore marqué par l’incertitude économique. D’ailleurs, selon BMCE Capital Global Research, Bank Al-Maghrib devrait légèrement réduire le volume de ses interventions à 61,74 milliards de dirhams la semaine prochaine.
Par ailleurs, les perspectives sur le marché obligataire restent orientées à la baisse. La confirmation d’un mandat confié par le Trésor marocain à un consortium de banques internationales pour une nouvelle émission obligataire sur le marché international vient appuyer cette tendance, signalant une volonté de diversification des sources de financement.