Le 23 juin prochain, la scène Bouregreg accueillera l’un des artistes les plus envoûtants de la scène afrobeat contemporaine. Trompettiste hors normes, compositeur habité, Etuk Ubong électrisera le public de Mawazine avec une transe musicale aussi spirituelle que militante.
Né au Nigéria en 1992, l’artiste porte en lui la ferveur de Lagos, les racines profondes de l’État d’Akwa Ibom, et l’ombre lumineuse de Fela Kuti. Son afrobeat, nourri de highlife, de jazz, de funk et de rituels ancestraux ekombi, est une matière vivante, un manifeste. À seulement 14 ans, il prenait déjà la trompette pour prolonger les combats de ses maîtres à penser. Aujourd’hui, il est reconnu comme l’un des héritiers les plus prometteurs du genre.
Mais Etuk Ubong ne se contente pas de jouer. Il déploie une vision. Avec son concept d’ »Earth Music », il cherche à reconnecter la musique aux luttes, à la terre, aux esprits. À Lagos, il fonde le club The Truth, devenu le cœur battant d’une scène underground en ébullition. En 2020, il signe Africa Today, album coup de poing enregistré en live et gravé sur vinyle, qui dénonce la corruption et célèbre la renaissance d’un continent. En 2024, il revient avec Ikwö Ufan Ikwö Ima, un titre puissant en collaboration avec le rappeur DOTTi the Deity, entre spoken word et groove incandescent.
Sur scène, il est magnétique. Pieds nus, yeux fermés, trompette en prière, il incarne ce que la musique peut avoir de plus sacré : la capacité à éveiller, à unir, à faire danser sans oublier. Plus qu’un concert, sa performance est une élévation collective. Un moment suspendu entre le souffle et le cri.
Avec Etuk Ubong, Mawazine poursuit son exploration des nouvelles voix africaines, de celles qui réinventent les codes tout en s’ancrant dans la mémoire des peuples. Une invitation à vibrer autrement.
