Le Maroc poursuit sa transition vers une mobilité plus durable et inclusive, avec des projets de transport ambitieux qui redéfinissent les déplacements urbains et interurbains. Tramways, bus électriques, électromobilité et développement du rail façonnent un réseau de transport plus fluide et moins polluant, tout en améliorant l’accessibilité aux services essentiels.
Les villes marocaines connaissent une réorganisation profonde de leur réseau de transport. Casablanca et Rabat-Salé ont déjà amorcé leur révolution avec l’extension des lignes de tramway, offrant une alternative plus efficace et respectueuse de l’environnement. À Marrakech, l’intégration des bus électriques et l’expansion du Busway confirment une volonté d’adopter des solutions plus écologiques et performantes. D’autres agglomérations développent des Plans de Mobilité Urbaine Durable afin de favoriser la multimodalité et de mieux répondre aux besoins croissants des habitants. L’objectif est de désengorger les axes routiers tout en encourageant des alternatives viables à l’usage du véhicule individuel.
Sur le plan ferroviaire, la Ligne à Grande Vitesse Al-Boraq a transformé la liaison entre Tanger et Casablanca, réduisant le temps de trajet et offrant une alternative plus respectueuse de l’environnement. Depuis sa mise en service, elle connaît une progression constante. Au premier semestre 2024, l’Office National des Chemins de Fer a transporté 26,4 millions de voyageurs, générant un chiffre d’affaires de plus de 1,26 milliard de dirhams, soit une progression de 8 % par rapport à la même période en 2023. Le train Al-Boraq a, à lui seul, accueilli 2,6 millions de passagers, enregistrant une hausse de 14 %. Le projet d’extension de la LGV vers Marrakech, et à terme Agadir, constitue l’une des ambitions majeures du pays en matière de transport ferroviaire.
L’électromobilité s’impose comme un autre pilier central de cette transition. Un programme d’envergure vise à développer un réseau d’infrastructures de recharge et à accélérer l’adoption des véhicules électriques. Aujourd’hui, environ 350 véhicules électriques circulent sur les routes marocaines, un chiffre encore modeste mais amené à croître rapidement grâce aux incitations publiques et aux investissements dans les bornes de recharge. Le gouvernement travaille sur de nouvelles mesures pour renforcer cette dynamique, notamment en facilitant l’acquisition de véhicules propres et en soutenant l’émergence d’une industrie locale spécialisée dans la fabrication de batteries et de composants pour la mobilité verte.
Malgré ces avancées, la demande de déplacements ne cesse d’augmenter et de nombreux citoyens rencontrent encore des difficultés pour accéder à un transport efficace et abordable. L’amélioration du réseau passe par le renforcement des solutions alternatives à la voiture individuelle et au moteur thermique, le développement de la mobilité active avec des infrastructures adaptées aux piétons et aux cyclistes, l’essor du covoiturage et de l’autopartage, ainsi que la modernisation de la logistique urbaine en connectant les plateformes de transport au rail. L’intégration de la mobilité durable aux politiques d’urbanisme et d’aménagement du territoire reste un levier essentiel pour bâtir des villes plus adaptées aux besoins de demain.