Mutandis a terminé le premier semestre 2025 sur une nette progression de ses bénéfices, avec un résultat net courant qui atteint 68 millions de dirhams, en hausse de 32 % sur un an. Cette performance est d’autant plus significative qu’elle s’inscrit hors effet exceptionnel. En 2024, le groupe avait enregistré un gain non récurrent lié à la cession de son activité bouteilles et bouchons, gonflant temporairement son résultat net à 106 millions de dirhams. Une fois cet élément neutralisé, la trajectoire bénéficiaire actuelle apparaît plus robuste.
Ce redressement s’appuie sur plusieurs leviers. D’une part, une amélioration du résultat financier, en rupture avec la tendance négative de l’an passé. D’autre part, des marges globalement mieux orientées, portées par une stricte maîtrise des coûts d’exploitation, en recul par rapport à 2024. L’Excédent Brut d’Exploitation reste ainsi stable malgré un environnement plus contraint.
Dans le même temps, le chiffre d’affaires a reculé de 7 %, à 902 millions de dirhams, sous l’effet de plusieurs facteurs conjoncturels. L’activité a d’abord été pénalisée par la fermeture provisoire de l’usine d’Aïn Ifrane, à l’arrêt pendant trois mois après une panne industrielle survenue en fin d’année 2024. À cela s’est ajouté un effet de change défavorable, qui a amputé de 8 % les revenus convertis en dollars au deuxième trimestre.
En dépit de ce repli, Mutandis anticipe un redressement au second semestre, porté par la reprise progressive de la production de boissons et les premières exportations d’hydrolysats issues de la nouvelle unité de Dakhla, récemment finalisée.
Les performances varient selon les pôles d’activité. L’hygiène progresse de 2 % sur la période, atteignant 373 millions de dirhams. Cette évolution s’explique par une hausse des volumes de 9 %, partiellement compensée par l’essor des formats liquides, moins rentables au kilo, et par une baisse du prix moyen liée à l’introduction de grands formats permis par la nouvelle usine de détergents.
Le segment boissons, en revanche, accuse un recul marqué de 39 %, à 107 millions de dirhams. L’arrêt partiel de l’usine d’Aïn Ifrane a fortement pesé, tout comme la flambée du prix des concentrés, en particulier sur les briques Tetrapak d’un litre.
Les produits de la mer, eux, maintiennent leur niveau avec un chiffre d’affaires stable à 438 millions de dirhams. La croissance des marques propres, à l’image de Season à l’international, Marine au Maroc ou Anny en Afrique, a permis d’absorber en partie la baisse de la production pour les marques de distributeurs, freinée par une tension sur les matières premières.
Sur le plan industriel, les investissements atteignent 58 millions de dirhams. Ils couvrent l’achèvement de l’usine d’hydrolysats de Dakhla ainsi que les dépenses récurrentes de maintenance et de modernisation de la flotte maritime.
Enfin, l’endettement net reste contenu, à 860 millions de dirhams, un niveau quasi inchangé par rapport à fin décembre 2024.