Accueil Maroc OFPPT : plus de 418.000 places pédagogiques pour la rentrée 2025-2026

OFPPT : plus de 418.000 places pédagogiques pour la rentrée 2025-2026

L’année de formation 2025-2026 débute pour les établissements de formation professionnelle du Maroc. À Béni Mellal, l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) a choisi la Cité des Métiers et des Compétences de la région pour lancer officiellement la rentrée.

Cette rentrée est marquée par une hausse notable des inscriptions, l’ouverture de nouveaux centres et une révision élargie de l’offre pédagogique, sur fond de pression croissante de la demande et d’attentes fortes en matière d’employabilité.

Plus de 418.000 places pédagogiques sont proposées cette année par l’OFPPT à travers ses 510 établissements. Un chiffre en hausse, censé répondre à l’explosion des demandes. En moyenne, six candidats se disputent une place dans les filières de technicien spécialisé. Ce taux confirme l’intérêt croissant des jeunes pour la formation professionnelle, mais il révèle aussi les limites de l’offre actuelle.

Dans plusieurs régions, des candidats n’ont pas pu intégrer leur première ou deuxième option, faute de place. Cette tension sur les effectifs interroge la capacité de l’Office à former massivement sans perdre en qualité, et à offrir à chaque jeune une filière en phase avec les besoins économiques locaux.

L’offre plombée par les inégalités

L’OFPPT met en avant une offre pédagogique remaniée, avec 400 filières rénovées ou créées dans des secteurs prioritaires : digital, hôtellerie, agro-industrie, artisanat, énergies vertes. En parallèle, 21 nouveaux établissements ouvrent leurs portes, et plusieurs dispositifs sont renforcés pour les personnes en situation de handicap, les publics éloignés de la formation ou encore les détenus en réinsertion.

Mais cette expansion cache encore des disparités entre les régions. Certaines zones rurales ou enclavées, notamment dans les provinces du Sud ou de l’Atlas, restent mal desservies, malgré l’introduction de 26 unités mobiles. De nombreux jeunes, faute de proximité ou d’internat disponible, continuent à abandonner leurs parcours ou à migrer vers les grands centres urbains, accentuant les déséquilibres régionaux.

Béni Mellal en exemple

La Cité des Métiers et des Compétences de Béni Mellal illustre cette volonté de monter en gamme. Installée sur 15 hectares, elle propose des filières dans l’agriculture, le tourisme, le BTP, le transport ou encore l’intelligence artificielle, avec des outils pédagogiques dernier cri : ferme, hôtel-école, usine pédagogique, pistes de conduite, fab labs, incubateurs.

Mais là encore, le modèle pose la question de la généralisation. Toutes les régions n’ont pas accès à des infrastructures similaires. Et certains observateurs s’interrogent : ces établissements ultra-modernes seront-ils capables de rester à la hauteur des attentes, en matière d’encadrement, d’employabilité et de passerelles vers le monde du travail ?

L’OFPPT se mobilise pour la formation

L’orientation reste l’un des points noirs du système. L’OFPPT promet de renforcer ses structures avec 17 nouveaux centres, portant à 71 le nombre de COP (Centres d’Orientation Professionnelle). Une plateforme numérique, My Way, est également censée accompagner les jeunes en ligne.

Mais sur le terrain, l’accompagnement reste inégal. De nombreux stagiaires témoignent d’un manque de visibilité sur les débouchés ou d’un écart entre formation reçue et réalité du marché. Si les outils sont là, leur déploiement effectif et leur accessibilité demeurent des enjeux cruciaux.

Le Maroc mise ouvertement sur la formation professionnelle pour accompagner ses chantiers structurants : transition énergétique, souveraineté industrielle, transformation numérique. L’OFPPT se retrouve donc au cœur de cette équation, entre impératifs économiques et attentes sociales.

Mais la pression est forte. Il faudra former vite, beaucoup, et bien. Le passage à l’échelle promis par les chiffres doit désormais se traduire en insertion durable, en compétences réellement valorisées sur le marché, et en réduction des fractures régionales.

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