À fin mars 2025, les produits issus de la pêche côtière et artisanale ont généré plus de 3,2 milliards de dirhams, soit une hausse de 8 % en valeur par rapport à la même période de l’an dernier. Une performance paradoxale, car le volume débarqué affiche, lui, une baisse marquée de 25 %, atteignant 136.857 tonnes, selon les derniers chiffres de l’Office national des pêches (ONP).
Cette croissance en valeur, malgré la chute des volumes, s’explique notamment par le renchérissement de certaines espèces et une meilleure valorisation des produits à l’export comme au niveau local.
Dans le détail, les coquillages affichent une progression spectaculaire de 184 % à 44 tonnes, tandis que le poisson blanc enregistre une hausse de 13 % à 28.686 tonnes. Les céphalopodes, prisés à l’international, augmentent de 5 % pour atteindre 25.055 tonnes.
En revanche, d’autres espèces tirent le volume global vers le bas : les poissons pélagiques, qui constituent l’essentiel des débarquements, ont chuté de 36 % à 80.713 tonnes. Les algues et les crustacés ont également dégringolé, respectivement de 81 % et 12 %.
Les ports méditerranéens progressent, l’Atlantique ralentit
Sur le plan géographique, les ports de la façade méditerranéenne tirent leur épingle du jeu avec 4.628 tonnes débarquées (+6 %), pour une valeur en nette progression de 12 %, atteignant 244,7 millions de dirhams.
À l’inverse, les ports atlantiques, plus massivement impliqués dans la filière, ont vu leur tonnage chuter de 25 % à 132.228 tonnes. Pourtant, la valeur marchande a progressé de 8 %, avoisinant 3 milliards de dirhams.
Ces chiffres confirment une tendance déjà observée dans d’autres filières agricoles ou halieutiques : la rareté relative d’un produit peut en accroître la valeur. En misant sur la qualité, la traçabilité et la diversification des débouchés, la pêche marocaine continue donc de tirer son épingle du jeu, même dans un contexte de repli des volumes.