Le secteur de la pêche maritime au Maroc a connu une baisse notable des recettes en août 2025. Selon les données publiées par l’Office National des Pêches (ONP), les produits de la mer commercialisés ont généré près de 7,3 milliards de dirhams à fin août, soit une baisse de 11% par rapport à la même période en 2024.
En volume, le recul est tout aussi significatif. Les débarquements ont atteint 742.478 tonnes, en retrait de 8% sur un an, selon les données de l’ONP. Cette tendance baissière touche principalement les produits de la pêche côtière et artisanale, qui constituent la majeure partie des captures nationales.
Par type de produit, les crustacés sont les plus durement affectés avec une chute de 28% en valeur et 10% en volume. Les céphalopodes, comme le poulpe, connaissent une baisse de 14% en valeur, mais résistent mieux en volume (-4%). Le poisson blanc, plus prisé sur les marchés locaux et internationaux, affiche quant à lui un repli de 7% en valeur et de 6% en volume.
En revanche, les algues marines enregistrent une hausse spectaculaire : +79% en valeur et +88% en volume. Une dynamique qui s’explique par une meilleure valorisation de cette ressource, de plus en plus prisée dans l’industrie agroalimentaire et cosmétique.
Géographiquement, la baisse des recettes touche presque toutes les zones de débarquement. Le port de Dakhla, l’un des principaux pôles de la pêche maritime au Maroc, affiche un recul de 19% en valeur. Même tendance à Agadir (-9%) et à Laâyoune (-5%). Casablanca et Safi enregistrent des baisses plus modérées, autour de -3%.
Cette tendance globale à la baisse interroge sur la santé du secteur. Plusieurs facteurs sont avancés : conditions météorologiques défavorables, raréfaction de certaines espèces, hausse des coûts de production ou encore pression sur les écosystèmes marins. Pour les professionnels, ces chiffres confirment la nécessité d’adopter une gestion plus durable des ressources halieutiques et d’accélérer les investissements dans la chaîne de valorisation.
Malgré ce contexte difficile, certaines niches montrent des signes de résilience, notamment les algues et certains segments de la pêche artisanale dans les zones moins exploitées. La diversification des marchés d’exportation et l’amélioration des infrastructures portuaires pourraient également permettre au secteur de retrouver un second souffle.
Alors que la pêche représente un pilier économique pour plusieurs régions marocaines et un levier d’exportation, ces chiffres soulignent l’urgence de repenser les modèles de gestion et de renforcer la compétitivité de la filière à l’échelle nationale et internationale.