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jeudi 7 août 2025

Pourquoi le Maroc séduit de plus en plus sa diaspora ?

Le Maroc s’impose aujourd’hui comme une terre de confiance pour sa diaspora, à la croisée des défis structurels et des ambitions résolues portées par une vision royale claire. Une attractivité qui repose sur la modernité des infrastructures, l’essor industriel, l’énergie verte et le rôle central de sa communauté à l’étranger.

En 2024, les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger ont atteint 117,7 milliards de dirhams, soit environ 11,7 milliards de dollars. Cela constitue une hausse de 2,1 % par rapport à 2023, et représente plus de 8 % du PIB national. Toutefois, les premiers mois de 2025 ont montré un léger fléchissement : les envois étaient en recul de 3,7 % en avril par rapport à la même période de l’année précédente.

Sur le front des investissements directs étrangers, le Maroc a enregistré un bond notable au premier trimestre 2025 avec plus de 9,15 milliards de dirhams (≈992 millions dollars), soit une progression de 63,6 % en un an. Les revenus d’IDE ont ainsi dépassé 12,97 milliards de dirhams (≈1,2 milliard USD), en hausse de 24,6 %. L’Agence française pour le développement et la Banque africaine de développement ont annoncé un prêt de 350 millions d’euros avec une option pour un second prêt de 650 millions, afin d’appuyer les infrastructures liées à la Coupe du Monde 2030.

La filière automobile reste un pilier de la stratégie nationale. En 2023, le secteur a généré 14 milliards USD d’exportations. En 2024, ce chiffre a bondi à 157 milliards de dirhams (≈17 milliards USD). Stellantis prépare une extension massive de son site de Kénitra, doublant la production annuelle à 535 000 véhicules grâce à un investissement de 1,2 milliard € (≈1,4 milliard USD). Cela s’inscrit dans l’objectif de porter le taux de contenu local à 75 % dès 2030, contre environ 69 % actuellement.

La transition vers la mobilité électrique s’appuie sur l’installation imminente de la première gigafactory africaine. Le fabricant chinois Gotion High Tech lancera fin 2026 une usine d’une capacité initiale de 20 GWh, pouvant atteindre 100 GWh via un investissement total qui pourrait culminer à 6,5 milliards USD.

L’engagement énergétique se concrétise notamment à travers le complexe solaire de Noor Ouarzazate, d’une puissance cumulée de 582 MW et mis en service entre 2016 et 2018. Le site génère chaque année jusqu’à 600 GWh et constitue une pièce maîtresse de la stratégie qui vise à porter la part des énergies renouvelables à 52 % du mix électrique national d’ici 2030. Parallèlement, la construction d’un terminal GNL flotte – un FSRU près de Nador – est lancée afin de diversifier les sources énergétiques ; la capacité installée devra croître de 5,5 GW aujourd’hui à 18 GW (dont 13 GW verts) via un investissement de 120 milliards de dirhams (~13 milliards USD) entre 2025 et 2030.

Dans le domaine des infrastructures, le projet portuaire du Nador West Med se développe avec une capacité initiale de 3 millions d’EVP et une enveloppe de 7,6 milliards de dirhams (~800 millions USD) pour la phase 1. Il est appelé à accueillir le terminal GNL, et bénéficie d’un coup de pouce de la Banque africaine de développement à hauteur de 120 millions d’euros pour sa zone industrielle.

Sur le plan social et symbolique, l’attachement des Marocains du monde grandit. La diaspora est estimée à 3 millions de personnes, principalement en Europe, dont plus de 1,5 million en France. La communauté marocaine en France favorise les échanges économiques, culturels et éducatifs, via ses réseaux et institutions comme les établissements scolaires français du royaume. Elle incarne un pont essentiel entre deux
rives.

Le Maroc, à travers ses succès sportifs—édition historique en Coupe du Monde 2022, organisation de la CAN 2025 et objectifs de coorganisation en 2030—renforce une image de pays mobilisé, ambitieux et capable d’inspirer.

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