Le marché marocain du prêt-emprunt de titres a poursuivi sa progression en 2025, consolidant son rôle dans la dynamisation des marchés financiers. À fin février, l’encours des opérations a atteint 34,1 milliards de dirhams, enregistrant une hausse de 20 % par rapport à la même période en 2024 .
Cette croissance s’inscrit dans la continuité des performances de 2024, où l’encours avait déjà connu une augmentation significative, atteignant 315 milliards de dirhams, soit une progression de 4,6 % sur un an . Les bons du Trésor représentaient alors la majorité des titres prêtés, à hauteur de 97,76 %.
Le cadre réglementaire a été renforcé avec l’amendement de la loi n°45-12 en août 2021, imposant l’obligation de constituer des garanties pour les opérations de prêt de titres. Cette réforme a visé à réduire les risques de contrepartie et à accroître la transparence du marché. Cependant, certaines exceptions subsistent, notamment pour les transactions intragroupes et celles effectuées par des teneurs de marché, qui peuvent se réaliser sans collatéral .
En février 2024, l’AMMC a mis en consultation publique un projet de circulaire visant à opérationnaliser ces amendements. Ce projet propose un cadre réglementaire détaillé, définissant les conditions de réalisation des opérations, les règles d’agrément des gestionnaires de plateformes multilatérales de prêt de titres, ainsi que les modalités de déclaration et de notification des opérations .
Les principaux acteurs du marché restent les OPCVM en tant que prêteurs, représentant 82,23 % des opérations en 2023, suivis par les banques avec 16,46 %. Du côté des emprunteurs, les banques occupent la première position avec 43,3 % des volumes, devant les OPCVM (21,19 %) et les sociétés non financières (19,89 %) .
La durée moyenne des prêts de bons du Trésor a également évolué, passant de 2,1 semaines en 2022 à 5,3 semaines en 2023, traduisant une préférence pour des engagements plus longs et une meilleure optimisation des garanties mobilisées.
Malgré ces avancées, la part des transactions sans collatéral a augmenté, passant de 10,1 % en 2022 à 14,9 % en 2023, principalement en raison des dérogations prévues par la loi. Cette situation appelle à une vigilance accrue pour éviter toute accumulation de risques systémiques.