Le Maroc s’apprête à franchir un cap historique dans l’industrie automobile. D’ici la fin de l’année, le Royaume pourrait dépasser l’Italie en volume de production, une performance qui symboliserait la transformation profonde de son tissu industriel et son ascension sur la scène mondiale.
En quinze ans, la progression est spectaculaire. De 40 000 véhicules produits en 2010, le pays est passé à près de 560 000 unités en 2024, selon les chiffres de l’OICA relayés par elEconomista. Ce bond l’a propulsé au 25ᵉ rang mondial, devant plusieurs pays européens comme la Pologne ou la Hongrie.
La tendance s’est encore confirmée au premier semestre 2025, avec plus de 350 000 véhicules assemblés, soit une hausse de 36 % sur un an. À ce rythme, le Maroc pourrait dépasser l’Italie, qui avait produit un peu plus de 591 000 véhicules en 2024.
Ce résultat s’appuie sur un modèle combinant main-d’œuvre qualifiée et compétitive, infrastructures modernes et zones industrielles attractives. Renault et Stellantis figurent parmi les premiers investisseurs à avoir parié sur ce potentiel, développant à Tanger et Kénitra des unités capables de rivaliser avec les standards internationaux.
La proximité de l’Europe renforce cet avantage, réduisant les délais logistiques et les coûts de transport. Parallèlement, un réseau de sous-traitants s’est étoffé, intégrant progressivement davantage de valeur ajoutée dans la chaîne de production locale.
Le Maroc attire désormais de nouveaux acteurs spécialisés dans les composants pour véhicules électriques, en particulier des groupes chinois. Ce mouvement ouvre la voie à une montée en gamme technologique, alignée sur les grandes transitions en cours dans le secteur mondial.
Face à l’Italie, longtemps portée par le prestige de marques comme Fiat ou Ferrari, le Royaume fait figure de challenger crédible. Plus qu’un simple site d’assemblage, il s’affirme comme un hub compétitif et innovant, capable de peser dans la redéfinition de l’industrie automobile internationale.
