Les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca continuent de miser sur les programmes de rachat d’actions pour affirmer leur confiance dans leurs perspectives financières et soutenir leurs cours en Bourse. Selon les données publiées par l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), les transactions effectuées en mars 2025 révèlent une activité significative, notamment de la part de Maroc Telecom et de la Banque Centrale Populaire (BCP).
BCP : un programme dynamique, adossé à un contrat de liquidité
Avec un programme de rachat lancé le 15 juillet 2024 et qui court jusqu’au 15 janvier 2026, la BCP dispose d’une marge de manœuvre conséquente, portant sur un plafond de 10 165 623 actions, soit 5 % de son capital. Ce programme prévoit jusqu’à 20 % des opérations dans le cadre d’un contrat de liquidité.
En mars, la banque a acheté un total de 240 100 actions, dont 52 409 dans le cadre du contrat de liquidité (CL), au cours moyen pondéré de 281,63 MAD. Elle a parallèlement cédé 241 423 actions, dont 98 081 via le CL, au cours moyen pondéré de 281,82 MAD.
À la fin du mois, la BCP détenait 1 049 237 actions, représentant 0,048 % de son capital, contre 1 088 165 en début de période. Une légère réduction donc, qui s’inscrit dans une logique d’ajustement de la position sur le marché, tout en assurant la régularité des échanges.
Maroc Telecom : une stratégie plus mesurée
Du côté de Maroc Telecom, le programme actif depuis le 15 avril 2024 jusqu’au 14 octobre 2025 autorise le rachat de 1 500 000 actions, soit 0,17 % du capital, avec une limite de 20 % également dédiée au contrat de liquidité.
En mars 2025, l’opérateur a été beaucoup plus discret : seuls 97 337 achats et 7 756 ventes ont été recensés, pour une détention finale de 236 923 actions, soit 0,027 % du capital. Le programme reste donc modéré dans son exécution, sans objectif massif de soutien au cours dans l’immédiat.
Des bornes de prix clairement définies
Ces programmes s’inscrivent dans un cadre strict : pour la BCP, le prix maximum d’achat est fixé à 374 MAD, contre un minimum de 201 MAD à la vente. Ces bornes permettent à l’émetteur de lisser les effets de marché, tout en encadrant la volatilité potentielle.
Pour rappel, les programmes de rachat constituent un levier important pour les sociétés cotées. Ils traduisent une volonté de régulation du marché secondaire et de valorisation du titre, en donnant un signal fort de confiance aux investisseurs. Dans un contexte où les marchés sont parfois instables, ces dispositifs permettent également de limiter les effets d’éventuelles pressions baissières.