Quatre physiciens marocains figurent cette année parmi les 200 chercheurs les plus influents au monde, selon l’édition 2025 du classement AD Scientific Index. Un signe fort, alors que la recherche scientifique nationale peine encore à s’imposer à l’échelle mondiale.
Le classement, établi à partir de l’indice H, recense l’impact des travaux publiés par plus de 2,6 millions de scientifiques dans le monde. Il s’appuie à la fois sur la quantité de publications et sur leur fréquence de citation par d’autres chercheurs. Moins de 0,3 % des chercheurs recensés sont affiliés à des institutions marocaines, mais quatre d’entre eux tirent leur épingle du jeu en physique.
Le premier d’entre eux, Abdeslam Hoummada, enseigne à l’Université Hassan II de Casablanca. Avec un indice H de 277, il occupe la 44e place mondiale dans sa discipline. Spécialiste de la physique des particules, il a contribué à plusieurs projets internationaux majeurs. Son influence reste d’actualité, avec 160 articles publiés au cours des cinq dernières années et tous cités au moins 277 fois.
Dans le même établissement, Driss Benchekroun se distingue par son expertise en physique nucléaire et en physique des hautes énergies. Il se hisse à la 150e position mondiale avec un indice H de 249, dont 153 publications citées au même niveau sur les cinq dernières années.
Rabat n’est pas en reste. L’Université Mohammed V abrite deux chercheuses saluées par leurs pairs. Farida Fassi, ancienne collaboratrice du CERN, est spécialisée dans l’analyse de données et la physique des hautes énergies. Elle se classe 179e, avec un indice H de 245 et 160 articles cités dans les mêmes proportions récentes. Rajaa Cherkaoui El Moursli, également issue de cette université, figure à la 183e place. Ses travaux, tournés vers la physique médicale et les applications dans le domaine de la santé, affichent un indice H de 246. Au cours des cinq dernières années, 165 de ses articles ont atteint ce niveau de citation.
À l’échelle mondiale, le haut du classement reste dominé par des figures de la recherche espagnole et sud-coréenne. Mais la présence de chercheurs marocains dans ce palmarès illustre la progression constante d’une recherche encore marginale, mais prometteuse. Derrière ces réussites individuelles, c’est toute une génération de scientifiques qui cherche à faire entendre sa voix depuis le Maroc.