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mardi 14 octobre 2025

Rabat : la clinique Akdital de l’Agdal fermée trois jours après son lancement

Le complexe hospitalier Akdital de Rabat a vu son lancement stoppé net à peine amorcé. Inauguré en grande pompe au cœur du quartier de l’Agdal, l’établissement a dû cesser son activité sur ordre du wali de la région Rabat-Salé-Kénitra, Mohamed El Yaacoubi, en raison de manquements réglementaires liés à sa mise en conformité.

L’établissement avait pourtant reçu, le 13 juin dernier, un certificat de conformité délivré par les autorités compétentes, autorisant son exploitation. La clinique a donc ouvert ses portes le 17 juin. Mais seulement trois jours plus tard, une notification d’annulation a été émise via Rokhas, la plateforme numérique de gestion des autorisations administratives. Cette décision a suspendu provisoirement la phase de rodage de l’hôpital, marquant le début d’une série de révélations sur les conditions précipitées de son ouverture.

Derrière ce revirement administratif, des manquements graves ont été relevés. Les premiers constats font état d’un non-respect du plan architectural validé initialement. Une commission composée de représentants de la wilaya, de l’agence urbaine, du ministère de la Santé et de la protection civile a relevé plusieurs écarts entre le projet autorisé et les aménagements effectivement réalisés. Ces modifications, non déclarées, ont été introduites par Akdital sans validation préalable, en contradiction avec les règles encadrant l’ouverture d’établissements de santé.

Le groupe, coté en bourse, avait entamé les démarches de certification après avoir déjà ouvert la clinique au public. Une inversion du calendrier qui constitue une entorse aux procédures en vigueur. Alerté, le wali de la région a décidé de faire cesser toute activité sur le site, le temps que le groupe engage les ajustements nécessaires à la régularisation du projet.

Sur le terrain, les conséquences ont été immédiates. Akdital a fermé les portes de la clinique et rappelé des équipes de chantier pour entamer des travaux correctifs. Certaines structures internes ont été détruites, d’autres réaménagées afin de répondre aux remarques de la commission technique. Un plan modifié doit désormais être présenté pour approbation, avant toute reprise d’activité.

L’affaire met en lumière les dysfonctionnements du circuit de validation et de contrôle. L’agence urbaine de Rabat, critiquée pour son manque de vigilance, aurait fait l’objet d’un rappel à l’ordre. Une de ses responsables a été déplacée à Salé, avant d’être réaffectée discrètement. Le chef de l’arrondissement d’Agdal a également été recadré pour n’avoir pas signalé les écarts apparus dès la fin des travaux.

Ce revers ternit le lancement du nouveau complexe hospitalier, que le groupe Akdital comptait positionner comme un pôle médical d’excellence dans la capitale. Avec plus de 38 établissements à son actif à travers le Royaume, le groupe, qui a généré un chiffre d’affaires de deux milliards de dirhams sur les six premiers mois de l’année, joue une part de sa crédibilité dans ce dossier.

Une nouvelle inspection est attendue à l’issue des travaux en cours. Si les modifications sont jugées conformes au futur plan validé, la clinique pourra rouvrir ses portes. En attendant, les responsabilités devront être clarifiées, notamment sur les conditions ayant permis l’ouverture anticipée d’un établissement aussi sensible sans que toutes les autorisations ne soient pleinement validées.

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L'invité du Nouvelliste Maroc

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