À El Jadida, la quatrième édition du Rail Industry Summit Morocco a réuni les principaux noms de l’industrie ferroviaire mondiale autour d’un Maroc qui affirme, d’année en année, son ambition de devenir un carrefour régional incontournable dans ce domaine. Organisée avec l’appui de l’ONCF, de l’AMDIE et du Cluster Moroccan Traindustry, cette rencontre a rassemblé plus de 1 400 participants venus de 20 pays, dont 300 entreprises et 185 exposants.
Des groupes de premier plan comme Hyundai Rotem, Alstom ou Siemens Mobility ont fait le déplacement, aux côtés de plusieurs acteurs nationaux, pour participer à ce qui s’impose désormais comme une plateforme de référence pour les échanges professionnels et le développement de partenariats dans le secteur ferroviaire.
Le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, ainsi que Mohammed Smouni, directeur général adjoint de l’ONCF et président du Cluster MTI, ont mis à profit cette tribune pour présenter les projets structurants en cours, soulignant la transformation en profondeur que connaît le réseau national.
Le Maroc, ont-ils rappelé, mobilise actuellement un investissement global de 96 milliards de dirhams pour moderniser ses infrastructures et étendre son réseau. Ce programme comprend notamment la future Ligne à Grande Vitesse entre Kénitra et Marrakech, longue de 430 kilomètres, ainsi qu’un réseau express régional de 250 kilomètres desservant les agglomérations de Rabat, Casablanca et Marrakech. Le plan prévoit également l’acquisition de 168 nouveaux trains.
Cette stratégie d’expansion s’inscrit dans une dynamique déjà bien enclenchée. Le réseau national, qui s’étend sur 3 350 kilomètres, devrait franchir un nouveau cap d’ici fin 2025, avec un total de 56 millions de voyageurs transportés, un record.
Au-delà des infrastructures, l’enjeu est aussi industriel. L’ONCF entend structurer un véritable écosystème local, adossé à une filière ferroviaire complète. À Benguerir, une zone industrielle spécialisée est en cours de développement pour accueillir des unités de production dédiées aux rames, composants et systèmes. C’est dans ce cadre que Hyundai Rotem a remporté, début 2025, un contrat stratégique portant sur la fourniture de 110 rames RER, pour un montant de 1,5 milliard d’euros. L’usine du constructeur sud-coréen sera le moteur de ce nouveau pôle industriel.
