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Retraites : les hausses de salaires ne suffisent pas à sauver les régimes publics

Retraites : les hausses de salaires ne suffisent pas à sauver les régimes publics

Le dernier rapport sur la stabilité financière, publié conjointement par Bank Al-Maghrib, l’ACAPS et l’AMMC, sonne une nouvelle fois l’alarme sur la fragilité persistante des systèmes de retraite au Maroc. Si les revalorisations salariales issues du dialogue social ont permis d’améliorer temporairement certains indicateurs, elles ne changent pas la trajectoire préoccupante des régimes de base du secteur public.

Les régimes gérés par la Caisse marocaine des retraites (CMR) et le RCAR enregistrent une hausse des cotisations, tirée par l’application de la première tranche des augmentations salariales. Mais cette dynamique ne suffit pas à corriger les déséquilibres structurels. Le déficit technique du régime CMR-RPC, bien qu’en léger recul à 7,2 milliards de dirhams, reste lourd. Et malgré un résultat financier positif, le solde global demeure négatif à hauteur de 4 milliards de dirhams.

Côté RCAR-RG, la progression des cotisations, liée elle aussi aux hausses de salaires, n’a pas empêché une nouvelle détérioration du déficit technique, passé à 4,5 milliards de dirhams. Seule la performance financière, avec un résultat de 5,9 milliards, permet de redresser temporairement les comptes.

Le constat est clair : l’effet des revalorisations reste transitoire. Selon les projections, elles ne feraient que repousser de deux à trois ans l’épuisement des réserves du régime CMR-RPC. Quant au RCAR, les améliorations observées ne suffisent pas à inverser une tendance fragilisée par la sous-tarification et une gouvernance structurellement déséquilibrée.

Même la CNSS, pourtant dans une meilleure posture grâce à une démographie favorable dans le privé, n’échappe pas aux signaux d’alerte. Le régime long terme affiche un solde positif, mais souffre des effets combinés d’une tarification insuffisante et d’un accès facilité aux pensions.

Pour les autorités financières, l’urgence d’une réforme systémique ne fait plus débat. Elle devra instaurer une tarification équilibrée pour résorber les engagements non couverts et garantir la soutenabilité des régimes. Faute de quoi, le décalage entre les ressources et les engagements continuera de se creuser, menaçant à moyen terme l’ensemble de l’architecture de protection sociale du pays.

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