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lundi 8 septembre 2025

Risques systémiques : qui pilote la sécurité financière au Maroc ?

Le dispositif marocain de stabilité financière repose sur une architecture tripartite organisée autour de trois instances centrales : un comité interne à Bank Al-Maghrib, un comité de coordination inter-régulateurs et un comité de crise mobilisable en cas d’urgence. Ces structures s’appuient sur plusieurs groupes de travail communs à l’ensemble des autorités concernées.

Le Comité de stabilité financière, présidé par le Wali de Bank Al-Maghrib, réunit les hauts responsables chargés de la supervision macroprudentielle, de la politique monétaire et de change, des études économiques, de la régulation bancaire, des systèmes de paiement et de l’inclusion financière. Le directeur général siège également à ses côtés. Selon les besoins, d’autres experts peuvent être sollicités pour contribuer aux travaux.

Chargé d’identifier les risques susceptibles de fragiliser le système, ce comité examine régulièrement l’évolution des indicateurs et affine sa cartographie des vulnérabilités. Il évalue l’impact des politiques macroéconomiques sur la solidité financière, propose des instruments préventifs et suit la mise en œuvre des mesures adoptées. Il se penche également sur le rapport annuel consacré à la stabilité du secteur, avant sa validation par l’organe supérieur de coordination. Deux réunions sont tenues chaque année.

Cette instance travaille en lien étroit avec le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, présidé lui aussi par le Wali de la Banque centrale. Ce second comité rassemble Bank Al-Maghrib, l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale, l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux ainsi que des représentants du Ministère de l’Économie et des Finances, selon les sujets abordés.

Sa mission consiste à harmoniser les approches de régulation, à surveiller les conglomérats financiers, à identifier les établissements systémiques et à anticiper les menaces pouvant déstabiliser l’ensemble du système. Il assure aussi le suivi des mesures correctives et coordonne les réponses aux crises touchant les institutions critiques. Ce comité se réunit semestriellement et publie un communiqué à l’issue de chaque séance. Il valide également le rapport annuel sur la stabilité financière, élaboré par les régulateurs.

Les avis et recommandations du comité sont pris à la majorité de ses membres, la voix du président tranchant en cas d’égalité. Chaque autorité membre reste responsable de la mise en œuvre des décisions dans son périmètre de compétence.

En cas de crise financière majeure, une troisième instance peut être activée. Créé par convention en 2012, le Comité de crise est dirigé par le ministre de l’Économie et des Finances. Il rassemble autour de lui le Wali de Bank Al-Maghrib et les présidents des autorités de régulation du marché des assurances et des capitaux. Ce comité a pour rôle de coordonner les réponses impliquant une intervention directe de l’État.

Le Maroc participe également aux travaux du groupe régional MENA du Conseil de Stabilité Financière, aux côtés d’autres pays de la région. Ce cadre permet d’évaluer les risques communs, de suivre les réformes engagées et de renforcer les échanges d’expertise. Bank Al-Maghrib, acteur clé dans ces discussions, multiplie les accords avec ses homologues étrangers pour partager des données et surveiller les évolutions des groupes bancaires marocains à l’international. Elle prend part à de nombreuses rencontres internationales et intervient régulièrement pour faire bénéficier d’autres banques centrales de son retour d’expérience.

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