L’édition 2025 de la COP 30, organisée en novembre à Belém, au Brésil, a rassemblé les grands acteurs internationaux autour des enjeux climatiques. En marge de cet événement, le Maroc s’est hissé à la 6e place mondiale du dernier Indice de Performance Climatique (CCPI) 2026, confirmant son positionnement parmi les pays les plus engagés dans la transition énergétique.
Sur le front législatif, le Parlement européen a validé le paquet OMNIBUS I, destiné à alléger les obligations en matière de durabilité et de vigilance imposées aux entreprises. Une décision saluée par les milieux économiques, mais critiquée par plusieurs associations pour ses possibles effets sur les droits sociaux et environnementaux.
Dans cette dynamique globale, le volet social des politiques ESG gagne en visibilité, en particulier au sein des entreprises cotées marocaines. C’est ce qu’indique en substance la dernière note de BMCE Capital Global Research (BKGR). Ce document souligne que sous l’effet combiné des attentes des investisseurs, des impératifs réglementaires et des mutations économiques, les pratiques sociales connaissent une progression tangible, même si leur formalisation reste encore inégale.
Les secteurs bancaire, énergétique et des infrastructures se distinguent par une structuration plus avancée. Dans les grandes banques, l’enjeu social est désormais perçu comme un levier stratégique. ATTIJARIWAFA BANK recense plus de 8 300 collaborateurs, dont 44,6 % de femmes, avec une progression notable au sein de l’encadrement supérieur. La banque annonce avoir investi près de 35 millions de dirhams dans la formation en 2024, couvrant 85 % de ses effectifs.
La BANQUE CENTRALE POPULAIRE affiche des chiffres similaires, avec un accent mis sur la mobilité interne et le dialogue social. Elle consacre 43 millions de dirhams à la formation via ses académies internes. BANK OF AFRICA, pour sa part, renforce sa politique de gestion des talents à travers un plan de formation touchant 90 % de ses collaborateurs, tout en poursuivant ses actions en faveur de l’inclusion financière et de l’entrepreneuriat, notamment en Afrique subsaharienne.
Dans l’industrie, TAQA MOROCCO combine formation, sécurité et actions communautaires à travers son programme “TAQA Morocco for Community”, bénéficiant à plus de 20 000 personnes. Le groupe a alloué en 2024 un budget de 8,5 millions de dirhams à ses initiatives sociales.
Dans les infrastructures portuaires, MARSA MAROC met en avant son action en faveur de la formation et de l’employabilité locale, en lien avec l’évolution des besoins opérationnels des terminaux.
Si les progrès sont notables, le reporting social reste marqué par une faible comparabilité entre entreprises, faute d’indicateurs harmonisés et d’objectifs chiffrés à moyen terme. La corrélation entre enjeux climatiques et réalités sociales demeure également peu documentée, malgré son importance croissante.
Malgré ces limites, une trajectoire se dessine. Les entreprises qui parviennent à articuler leurs engagements sociaux autour de données mesurables et d’une gouvernance claire semblent mieux armées pour répondre aux attentes des marchés et renforcer leur résilience.




