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mercredi 22 octobre 2025

Sahara marocain : le dénouement se rapproche…

Le dossier du Sahara marocain connaît une inflexion majeure. Plusieurs événements récents, à la portée distincte mais convergente, confirment une dynamique diplomatique infiniment favorable à Rabat. La position exprimée par Moscou, l’initiative américaine de médiation régionale, la multiplication des reconnaissances et les termes d’un projet de résolution onusien en circulation ne laissent guère de place à l’ambiguïté : la proposition marocaine d’autonomie, présentée en 2007 sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI, s’impose désormais comme l’unique cadre réaliste et crédible de règlement.

Ce repositionnement international n’est pas le fruit d’un effet conjoncturel. Il est le résultat d’une stratégie constante, patiente et structurée menée par le Royaume sur les plans bilatéral, multilatéral et continental. La diplomatie marocaine, sans jamais céder aux logiques de surenchère, a su capitaliser sur la légitimité historique de la cause nationale, tout en s’adaptant aux évolutions d’un monde en recomposition.

La déclaration du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, évoquant une disposition à soutenir le plan d’autonomie à condition d’un consensus entre les parties, traduit une évolution sensible dans la posture de la Fédération de Russie. Si Moscou maintient une forme d’équilibre traditionnel avec Alger, cette prise de position introduit une reconnaissance implicite de la solidité de l’offre marocaine. Elle intervient dans un contexte où la Russie cherche à renforcer ses liens avec les puissances régionales crédibles en Afrique, dans une logique de diversification post-sanctions occidentales.

Rabat, dans cette équation, apparaît comme un partenaire de stabilité, structuré et capable de porter une vision régionale inclusive. La diplomatie marocaine a toujours misé sur une lecture constructive du droit international, en l’articulant autour des principes d’intégrité territoriale, de souveraineté nationale et de gouvernance locale, que traduit précisément le plan d’autonomie.

L’intervention de Steve Witkoff, émissaire américain pour le Moyen-Orient, annonçant un projet d’accord entre le Maroc et l’Algérie, s’inscrit dans la continuité du tournant opéré par Washington en décembre 2020. Depuis cette reconnaissance explicite de la souveraineté marocaine sur son Sahara, les États-Unis n’ont cessé de renforcer leur soutien politique, sécuritaire et économique à la position marocaine.

La volonté de médiation portée aujourd’hui par Washington n’introduit pas une neutralité, mais une extension stratégique : elle repose sur la conviction que le règlement du dossier passe par la mise en œuvre du plan marocain, dans un cadre régional stabilisé. Ce soutien réitéré s’appuie sur une analyse claire des rapports de force et sur l’importance de la stabilité nord-africaine pour les intérêts transatlantiques. Dans cette architecture, le Maroc apparaît comme un allié stratégique, fiable, doté d’un leadership régional reconnu et d’un modèle institutionnel solide.

Un projet de résolution qui acte un changement de paradigme

La fuite d’un projet de résolution du Conseil de sécurité, évoquant des négociations dans le seul cadre du plan d’autonomie marocain et prévoyant une prorogation de trois mois du mandat de la Minurso, est un autre marqueur de ce basculement. Ce calendrier resserré reflète une volonté claire de rompre avec l’inertie. Il traduit aussi l’épuisement du paradigme de l’indécision prolongée et du statu quo.

Cette évolution traduit une double reconnaissance. D’abord, que la solution portée par le Maroc est la seule compatible avec les exigences de stabilité régionale. Ensuite, que l’initiative marocaine ne relève plus du champ des propositions mais de celui des solutions opérationnelles. Elle est devenue la référence structurante autour de laquelle s’articulent les attentes internationales.

Le tournant actuel ne repose pas uniquement sur des soutiens ponctuels. Il s’inscrit dans un processus de crédibilisation long, ancré dans une vision Royale fondée sur la constance, la légitimité et l’ancrage africain. L’ouverture de plus de trente consulats à Laâyoune et Dakhla ne relève pas de la symbolique. Elle est l’illustration une réalité diplomatique concrète, adossée à des partenariats économiques, culturels et sécuritaires.

Le Maroc a su, en parallèle, bâtir un socle d’alliances solides au sein des instances internationales. Trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Royaume-Uni) soutiennent explicitement le plan d’autonomie. D’autres puissances, comme l’Allemagne, l’Espagne ou les Émirats arabes unis, y adhèrent également. Cette configuration reflète un basculement diplomatique qui dépasse le seul cadre régional.

Ce réalignement progressif de la communauté internationale ne doit rien au hasard. Il valide la doctrine marocaine, structurée autour de la souveraineté nationale, de la régionalisation avancée et du développement inclusif. Le Sahara marocain n’est plus un différend, il devient une zone d’opportunité pour une Afrique stable, connectée et tournée vers l’avenir.

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