Après une année 2023 marquée par des ajustements prudents, la place casablancaise a connu en 2024 une reprise vigoureuse. Le principal indice de la Bourse, le MASI, avait ainsi terminé l’année avec une progression de 22 %, porté par le regain de confiance des investisseurs. Les autres baromètres du marché, notamment le MASI 20 et le FTSE CSE Morocco 15, ont également bouclé l’exercice sur des hausses similaires.
Dans ce climat favorable, la capitalisation boursière s’était hissée à 752,4 milliards de dirhams, contre 626,1 milliards un an plus tôt. Elle représente désormais près de la moitié du PIB national. Le flottant, c’est-à-dire la part des actions effectivement disponibles à la négociation, a lui aussi gagné en poids, passant à 27,5 %.
La vitalité retrouvée du marché se lit aussi dans les volumes. Les échanges globaux ont grimpé de plus de 52 %, atteignant près de 99 milliards de dirhams. La plus forte contribution revient au marché central, où le volume des transactions a bondi de 82 %, pour représenter à lui seul 62 % des opérations.
Le rythme des ordres passés sur le marché central a presque doublé, frôlant 1,36 million d’ordres sur l’année. Le nombre de transactions, tous compartiments confondus, dépasse les 659 000. Cette activité soutenue s’est traduite par un raffermissement du ratio de liquidité, qui atteint 12,5 % à fin décembre.
La répartition des volumes traduit une diversification des profils d’investisseurs. Les OPCVM et les entreprises marocaines concentrent ensemble 64 % des échanges. La part des particuliers marocains connaît une nette remontée, atteignant 25 % contre 14 % l’année précédente. À l’inverse, la contribution des acteurs étrangers recule sensiblement, tombant à 5 %.
Dans le détail des opérations, l’année 2024 a été marquée par une unique introduction en Bourse, celle de CMGP Group. À l’opposé, la radiation des titres de TIMAR a mis fin à sa cotation, après le succès d’une offre publique de retrait.
Les programmes de rachat d’actions ont également poursuivi leur développement. À fin 2024, deux sociétés – Itissalat Al-Maghrib et BCP – maintiennent un programme actif, destiné à réguler leur cours en Bourse ou assurer la liquidité.
L’évolution sectorielle de la capitalisation boursière confirme la prédominance des banques, qui pèsent plus du tiers de la cote. Elles devancent largement les secteurs du bâtiment, des télécoms et de l’agroalimentaire.
Maintenant quid de 2025 ?
La Bourse de Casablanca a entamé l’année en cours sur une note positive. Cette performance a été soutenue par une capitalisation boursière dépassant les 925 milliards de dirhams. Cependant, le marché a connu une phase de consolidation en mars, avec une baisse de 0,68 % de l’indice MASI, le ramenant à 16 609,78 points. Cette correction, perçue comme une respiration naturelle, a été accompagnée d’une diminution des volumes d’échanges, notamment en raison du mois de Ramadan. Les secteurs de l’électricité, des mines et des télécommunications ont été les principaux moteurs de la croissance, avec des hausses respectives de 72,39 %, 59,75 % et 49,37 %. Parmi les valeurs individuelles, Stokvis Nord Afrique a enregistré une progression remarquable de 213,38 %, tandis que Fénie Brossette et Sonasid ont affiché des hausses de 162,09 % et 93,11 % respectivement.
Du côté des investisseurs, la participation des étrangers et des particuliers marocains a augmenté, attirés par les introductions en Bourse et la volatilité du marché. Les prévisions pour 2025 restent optimistes, avec une croissance attendue de 18,1 % des bénéfices des sociétés cotées, soutenue par des secteurs clés tels que la banque, l’énergie, l’immobilier et le BTP.