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Tanger Med annonce une décarbonation totale à l’horizon 2030

Tanger Med annonce une décarbonation totale à l’horizon 2030

À Casablanca, lors d’un panel de l’Africa Financial Industry Summit, le directeur général de Tanger Med, Mehdi Tazi Riffi, a souligné le rôle central des partenariats public-privé dans le développement des projets climatiques et d’infrastructure portuaire en Afrique. Pour lui, trois leviers s’imposent pour débloquer les financements nécessaires : la qualité des projets, la solidité des montages PPP et l’efficacité logistique.

Il a rappelé que ces éléments permettent de donner à la fois une visibilité économique au secteur public et une lisibilité financière aux opérateurs privés, en termes de retour sur investissement et de création de valeur. Mais au-delà des infrastructures, a-t-il précisé, ce sont les processus qui doivent être optimisés pour que les ports africains offrent une compétitivité logistique à la hauteur des ambitions régionales.

Sur le volet environnemental, Mehdi Tazi Riffi a réaffirmé l’engagement du port Tanger Med dans une trajectoire de décarbonation complète d’ici 2030, avec des financements exclusivement portés par le groupe lui-même. Le complexe fonctionne déjà avec une alimentation 100 % en électricité verte, et un investissement de 200 millions d’euros est en cours pour déployer des systèmes innovants de réduction des émissions.

Le président de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO, George Agyekum Donkor, a pour sa part insisté sur le potentiel de financement déjà présent en Afrique. Il a évoqué plus de 165 milliards de dollars d’actifs disponibles sur le continent, dont près de 40 milliards issus des fonds de pension, potentiellement mobilisables pour des projets liés au climat.

Pour libérer ces ressources, il a plaidé pour un rehaussement de crédit destiné à sécuriser les investissements, un recours plus large à la finance mixte, et une utilisation accrue des obligations vertes. Il a aussi appelé à des réformes pour lever les barrières qui freinent encore l’utilisation des fonds institutionnels dans les projets durables.

Ahmed Aboubacrine, directeur du bureau régional de Rabat à la Banque islamique de développement, a lui aussi mis en avant les mécanismes éprouvés de son institution dans le financement d’infrastructures vertes. Notée AAA par les grandes agences, la BID intervient sur les marchés internationaux pour mobiliser des fonds, tout en constituant en amont un portefeuille de projets prêts à être financés. Car selon lui, lever des capitaux ne suffit pas : il faut des projets solides, structurés et immédiatement mobilisables.

Réuni sous le thème « Notre capital, notre puissance », l’AFIS 2025 rassemble à Casablanca plus de 1 250 acteurs de la finance africaine pour réfléchir à des solutions concrètes permettant de bâtir une offre de financement durable à l’échelle continentale.

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