Le mois de février 2025 a marqué un regain de tension sur la liquidité des banques marocaines. D’après la note de conjoncture de mars publiée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), le besoin en liquidité des établissements bancaires s’est hissé à 131,9 milliards de dirhams (MMDH) en moyenne hebdomadaire. Une hausse notable par rapport aux 125,5 MMDH enregistrés en janvier dernier.
Cette évolution traduit un retour de la pression sur les trésoreries bancaires après un allègement observé en début d’année, dû en grande partie au reflux de la circulation fiduciaire. Ce dernier phénomène s’explique par les effets de l’opération de régularisation volontaire de la situation fiscale des personnes physiques, qui a temporairement réinjecté des liquidités dans le circuit formel.
Face à cette tension, Bank Al-Maghrib a musclé ses interventions. L’institution a augmenté ses injections de liquidité à 146,1 MMDH en moyenne hebdomadaire en février, contre 140,2 MMDH en janvier.
Cette stratégie vise à maintenir un financement fluide de l’économie, en particulier pour les très petites, petites et moyennes entreprises, qui restent sensibles aux variations de la liquidité bancaire.
Malgré ce soutien accru, les transactions interbancaires ont reculé de manière marquée. Leur volume moyen s’est établi à seulement 2,2 MMDH en février, soit une chute de 23,3% par rapport au mois précédent. Ce ralentissement pourrait traduire une prudence accrue des établissements financiers ou un ajustement temporaire face aux conditions monétaires actuelles.
En revanche, le taux interbancaire moyen pondéré au jour le jour (TIMPJJ) est resté stable. Aligné depuis le 18 décembre 2024 sur le nouveau taux directeur fixé à 2,5%, il s’est maintenu à ce niveau en janvier et février, après s’être établi à 2,64% en décembre.
Dans un contexte économique toujours marqué par les ajustements post-pandémie et les défis géopolitiques, la situation de la liquidité bancaire reste à surveiller de près. Les prochaines décisions de Bank Al-Maghrib, notamment en matière de taux directeur, seront scrutées pour anticiper la trajectoire monétaire à venir et sa capacité à soutenir une croissance durable, sans déstabiliser les équilibres financiers.