Le Maroc engage une nouvelle phase dans la modernisation de ses infrastructures aéroportuaires. À travers un financement de 270 millions d’euros, la Banque africaine de développement appuie un vaste programme piloté par l’Office national des aéroports, destiné à renforcer la capacité et la compétitivité du réseau aérien national d’ici 2030.
Ce chantier structurant, mené en cofinancement avec l’État marocain, représente un investissement global de plus de 9,1 milliards de dirhams, soit près de 863 millions d’euros. Il vise à accompagner la forte croissance du trafic passagers et fret, mais aussi à préparer les échéances majeures à venir, au premier rang desquelles la Coupe du Monde 2030, que le Royaume co-organisera.
À l’échelle sectorielle, le programme s’inscrit dans une logique d’élévation des standards opérationnels sur plusieurs plateformes stratégiques du pays, notamment Marrakech, Agadir, Fès et Tanger. Il comprend l’extension des aérogares, l’aménagement des parkings avions et des voies de circulation, la réhabilitation des chaussées, la mise à niveau des balisages lumineux, et l’installation de nouveaux dispositifs d’éclairage nocturne.
À Marrakech, un projet de construction d’une tour de contrôle flambant neuve est prévu, dotée des dernières technologies en matière de radionavigation, de radiocommunication et de mesure météorologique. Des études techniques et architecturales viendront encadrer ces opérations.
Le volet équipement n’est pas en reste. Le programme prévoit l’acquisition d’un ensemble complet de matériels liés à la sûreté et à la mobilité : scanners de bagages, body-scans, portiques de sécurité, escaliers mécaniques, ascenseurs, trottoirs roulants, mais aussi systèmes automatisés de tri, de détection et de traitement des bagages, depuis l’enregistrement jusqu’à l’embarquement.
La gestion du projet inclut également la maîtrise d’œuvre, l’organisation des équipes dédiées, ainsi que la réalisation d’audits techniques et financiers garantissant un pilotage rigoureux et conforme aux normes internationales.
L’enveloppe apportée par la BAD représente près du tiers du coût total du programme. Le reste, soit environ 593 millions d’euros, sera couvert par le gouvernement marocain via l’ONDA, à travers un financement direct. Le prêt, octroyé par la Banque africaine de développement, s’inscrit dans sa stratégie d’accompagnement des pays membres dans le développement d’infrastructures durables, connectées et inclusives.
Le Maroc dispose aujourd’hui d’un réseau de 25 aéroports, dont 19 internationaux, capable d’accueillir jusqu’à 40 millions de passagers par an. En 2024, ce sont plus de 32 millions de voyageurs qui ont transité par les plateformes du Royaume. Ce niveau de trafic confirme la place du Maroc comme carrefour aérien entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient.
Outre la gestion des aéroports, l’ONDA assure également les services de navigation aérienne sur l’ensemble de l’espace marocain. Une mission essentielle, encadrée par les standards de l’OACI, qui garantit sécurité et fluidité du trafic.





