Au premier semestre 2025, les recettes fiscales du Maroc ont progressé de 19,1 % pour atteindre 186,34 milliards de dirhams. Cette hausse provient surtout de l’impôt sur les sociétés, en forte croissance de 34,7 % à 55,98 milliards. Une performance liée principalement à l’exercice 2024, qui sert de base au calcul des acomptes provisionnels et trimestriels versés en 2025, ainsi qu’au reliquat payé avant le 1er avril.
Cette dynamique contraste avec la baisse progressive du taux normal de l’IS, qui doit passer à 20 % en 2026, et met en évidence un décalage entre l’évolution des recettes fiscales et celle de l’économie. Selon la Banque mondiale, la croissance n’a pas dépassé 3,2 %, tandis que le Haut Commissariat au Plan l’estime à 3,8 %.
L’impôt sur le revenu a également connu une nette hausse de 22,6 % pour atteindre 36,54 milliards. Elle résulte surtout des revalorisations salariales, entrées en vigueur en juillet 2024 pour le secteur public, en janvier 2025 pour le privé et en avril 2025 pour le secteur agricole. Et ce, malgré le réaménagement du barème d’imposition, qui a vu le taux marginal passer de 38 % à 37 % dès le 1er janvier, ainsi que l’exonération de 50 % appliquée aux pensions de retraite dépassant 40 000 dirhams annuels.
Les impôts indirects ont augmenté de 11,8 %, pour un total de 71,36 milliards. La taxe intérieure de consommation a progressé de 15,2 %, avec une envolée de 20,6 % sur les tabacs manufacturés et de 11,9 % sur les produits énergétiques. La TVA, première source de financement public, a grimpé de 10,7 % à 53,37 milliards, tirée par une hausse de 13,9 % à l’intérieur du pays et de 8,4 % à l’importation.
Les droits d’enregistrement et de timbre ont rapporté près de 12 milliards, en progression de 4,9 %. À fin juin, le taux de réalisation des recettes fiscales atteignait 56,5 %.
Traditionnellement, l’activité de recouvrement s’intensifie au second semestre, notamment à partir de septembre, période où l’administration fiscale renforce ses contrôles. Les résultats déjà obtenus permettent d’envisager avec optimisme la suite de l’exercice, tout en poursuivant la lutte contre la fraude afin d’allier efficacité et équité.