Le ton est ferme, précis, et ne laisse aucune place à l’ambiguïté. Lors d’un débat public du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’adaptation des opérations de paix aux nouveaux défis, la Représentante permanente adjointe du Maroc auprès des Nations Unies, Majda Moutchou, a magistralement recadré l’intervention de l’ambassadeur algérien, qui tentait une énième manœuvre visant à détourner le mandat de la MINURSO pour y inclure une composante droits de l’Homme.
Face à ce qu’elle a qualifié de “masterclass en manipulation politique sélective”, la diplomate marocaine a mis en lumière la stratégie désormais récurrente de l’Algérie : faire du Sahara marocain une obsession diplomatique, au mépris des faits, du droit et de la cohérence.
Majda Moutchou a souligné d’emblée un point fondamental : l’Algérie a été la seule délégation à faire mention des droits de l’Homme dans le cadre de la MINURSO. Une initiative isolée, non suivie par les autres membres du Conseil, révélatrice du caractère purement politique de l’intervention algérienne.
Elle a rappelé que le mandat de la MINURSO est clair et délimité par le Conseil de sécurité : il s’agit de superviser le cessez-le-feu. Y ajouter une composante droits humains serait une dénaturation volontaire et injustifiée, d’autant que 7 des 11 missions de paix de l’ONU ne disposent pas non plus de mandat en matière de droits de l’Homme. Pourquoi alors une telle insistance sur la seule MINURSO ? La réponse, selon Rabat, est limpide : manipulation politique ciblée.
La diplomate marocaine a également rappelé que le Conseil de sécurité a rejeté, en octobre 2024, l’idée d’ajouter un mécanisme de surveillance des droits humains à la MINURSO. Une décision claire, prise en connaissance de cause, qui réaffirme que la situation au Sahara marocain ne nécessite pas une telle mesure.
Ce rejet est loin d’être anodin : il marque un désaveu cinglant des tentatives répétées de l’Algérie d’instrumentaliser les droits de l’Homme pour servir son agenda hostile à l’intégrité territoriale du Maroc.
En contrepoint aux attaques algériennes, Majda Moutchou a rappelé que le Maroc n’a rien à cacher. Bien au contraire : le Royaume collabore pleinement avec les procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme, accueille des experts onusiens, et agit concrètement pour la promotion des droits et libertés fondamentaux. Cette dynamique est ancrée dans des réformes structurelles, continues, et visibles sur le terrain.
Quant à la référence algérienne au droit à l’autodétermination, elle est, selon la diplomate, profondément biaisée : “C’est un concept sélectif utilisé comme arme politique contre le Maroc, mais totalement ignoré dès qu’il s’agit d’autres peuples vivant sous oppression sur le propre territoire algérien”.
Majda Moutchou a profité de cette tribune pour renverser le miroir : si l’ambassadeur algérien se dit si préoccupé par les droits humains, qu’en est-il des milliers de Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf, en territoire algérien ? Camps où l’opacité est la règle, les libertés inexistantes, et les violations du droit international abondantes. Ce silence coupable est une preuve éclatante de l’instrumentalisation du discours sur les droits humains par Alger.
Enfin, la diplomate marocaine a conclu avec force : “Le Sahara est marocain, il l’a toujours été, et il le restera à jamais. Il ne s’agit pas d’un slogan, mais d’une vérité historique, culturelle et géographique, reconnue et consolidée par les faits.”