Dans le sillage des nominations Royales du 24 mars 2025, une nouvelle dynamique s’amorce au sein de trois institutions majeures du Royaume. Trois hommes, aux parcours solides et à l’expérience confirmée, sont appelés à donner une impulsion nouvelle à des organes essentiels de la vie publique marocaine : le Conseil économique, social et environnemental (CESE), l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) et l’Institution du Médiateur. Focus sur les profils de ces nouveaux visages de la gouvernance.
Abdelkader Amara : du terrain gouvernemental au CESE
Né le 28 janvier 1962 à Bouarfa, Abdelkader Amara incarne une trajectoire à la croisée de l’engagement politique et de l’expertise scientifique. Docteur en sciences de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat, il entame sa carrière sur le plan international en tant que conseiller scientifique auprès de l’Organisation mondiale des sciences, en Suède.
Au Maroc, son nom reste associé à plusieurs ministères de poids : Commerce, Industrie, Énergie, puis Équipement et Eau. À la Chambre des représentants, il joue un rôle structurant, notamment à la présidence de la Commission des secteurs productifs, avant de devenir premier vice-président de l’institution.
Sa nomination à la tête du CESE marque une continuité dans son engagement en faveur du dialogue social et de l’intermédiation. Il devra renforcer les passerelles entre les recommandations du Conseil et les politiques publiques, notamment sur des chantiers sensibles : protection sociale, inégalités territoriales, jeunesse et participation citoyenne.
Mohamed Benalilou : la probité au cœur de la mission
Magistrat de carrière, Mohamed Benalilou est né le 2 février 1975 à Mokrisset, dans la province d’Ouazzane. Jusqu’à sa récente nomination, il occupait le poste de Médiateur du Royaume. Son nouveau rôle à la tête de l’INPPLC s’inscrit dans une logique de continuité, nourrie par une riche expérience au sein de l’appareil judiciaire et exécutif.
Titulaire d’un master en droit et lauréat de l’Institut supérieur des études judiciaires, il a exercé dans plusieurs juridictions clés : tribunal de Tanger, Cour spéciale de justice, Cour d’appel de Rabat. Il a aussi été chef de cabinet du ministre de la justice, conseiller en politique pénale, directeur des ressources humaines au ministère de la Justice et directeur du pôle administratif au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
Sa feuille de route est claire : faire de la prévention un axe majeur de la lutte contre la corruption, en assurant une meilleure coordination avec les instances judiciaires, tout en favorisant une approche pédagogique et structurée dans l’action publique.
Hassan Tariq : une vision moderne de la médiation
Homme de lettres et de terrain, Hassan Tariq est né le 1er janvier 1974 à Bhalil. Il apporte à l’Institution du Médiateur une double expérience diplomatique et parlementaire. Docteur en droit public de l’Université Mohammed V de Rabat, il a occupé depuis 2019 le poste d’ambassadeur du Maroc en Tunisie.
Sa trajectoire témoigne d’une grande polyvalence. D’abord inspecteur des impôts, il devient conseiller au cabinet du Secrétaire d’État à la jeunesse, puis député entre 2011 et 2016, où il siège à la commission de la justice et des droits de l’homme. Il a également été coordinateur du réseau des chefs de départements de droit public et de sciences politiques.
À la tête de la Médiature, il ambitionne de repenser les modes d’intervention de l’institution en modernisant ses outils, notamment par le numérique, et en renforçant sa présence sur le terrain. Son objectif : rapprocher davantage l’administration du citoyen et rétablir la confiance dans l’action publique.