C’est un basculement symbolique dans le paysage de l’assurance au Maroc. En 2024, pour la première fois, les banques ont devancé les courtiers en volume de primes collectées, devenant le principal canal de distribution du marché. Avec 20,5 milliards de dirhams engrangés, la bancassurance s’est adjugée 32 % de part de marché, contre 30 % pour les courtiers traditionnels, selon le dernier rapport annuel de l’Acaps.
Portée par la dynamique des assurances Vie et Capitalisation, cette progression s’inscrit dans une tendance de fond. À elle seule, cette catégorie représente 96,1 % des primes bancaires, soit près de 19,7 milliards de dirhams. Le reste – assistance, santé et accidents corporels – ne pèse que 3,9 %.
Ce changement de hiérarchie s’explique aussi par le poids croissant des grands réseaux bancaires dans la distribution. Les agences ont concentré 99,8 % des ventes du secteur, loin devant les circuits secondaires comme les sociétés de financement ou les établissements de paiement.
La Banque Populaire arrive en tête avec 41,1 % des primes bancaires, suivie par Bank of Africa (21,6 %) et Attijariwafa bank (21,4 %). Ensemble, ces trois groupes captent plus de 84 % du total. Sur le plan assurantiel, Mutuelle Attamine Chaabi, Wafa Assurance et RMA dominent largement ce segment.
Ce renversement de tendance se traduit également dans les commissions. Les banques ont perçu 569,4 millions de dirhams en 2024, un chiffre en hausse de 16,3 % sur un an. La Banque Populaire reste le premier bénéficiaire, devant Attijariwafa bank et Bank of Africa.
En parallèle, la bancassurance participative progresse elle aussi. Le segment Takaful, encore jeune, a vu ses primes grimper à 91,8 millions de dirhams, tirées à 97 % par les contrats décès. Umnia Bank, Bank Assafa et Dar Al-Amane dominent ce marché, où Takafuliya Assurances mène côté assureurs.
