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Au Maroc, une PME sur deux est exclue du crédit bancaire (BEI)

Au Maroc, une PME sur deux est exclue du crédit bancaire formel

Pour une PME marocaine sur deux, accéder à un financement bancaire reste une course d’obstacles. C’est ce que révèle une étude publiée par la Banque européenne d’investissement dans le cadre du Trade and Competitiveness Programme, un dispositif soutenu par l’Union européenne.

Réalisée auprès de 150 chefs d’entreprises opérant dans des secteurs jugés stratégiques comme le textile, l’agroalimentaire ou l’automobile, l’enquête met en lumière les difficultés persistantes à se financer de manière formelle. Près de la moitié des PME sondées déclarent avoir contracté un prêt auprès d’une institution financière, mais 35 % ont dû se tourner vers leur entourage ou leur réseau personnel pour assurer leur trésorerie. Une solution de repli souvent risquée, rarement durable, et inadaptée aux enjeux financiers de leur développement.

Un quart des dirigeants interrogés pointent des taux d’intérêt élevés ou des garanties jugées inaccessibles. La moitié évoque des exigences de garanties trop importantes, et 26 % reconnaissent ne pas disposer des fonds propres nécessaires pour convaincre les établissements prêteurs. Dans 15 % des cas, la demande de crédit a purement et simplement été rejetée. À l’opposé, seuls 1 % des chefs d’entreprise affirment n’avoir jamais eu recours, ni tenté d’avoir recours, à un prêt, qu’il soit formel ou informel.

Au-delà des critères d’éligibilité stricts, d’autres freins viennent compliquer l’accès au crédit. Une majorité dénonce des procédures longues et complexes. Un quart se sent livré à lui-même dans un système qu’il ne maîtrise pas. L’information, jugée fragmentaire, ne permet pas de s’orienter clairement parmi les options disponibles.

Face à cette réalité, la BEI affirme renforcer sa collaboration avec les établissements bancaires marocains pour rendre le financement plus accessible. À travers le Trade and Competitiveness Programme, elle propose des mécanismes de garantie partielle pour limiter le risque supporté par les banques lorsqu’elles financent les projets d’investissement portés par les PME opérant dans les chaînes de valeur ciblées.

Pour plus d’un tiers des chefs d’entreprise interrogés, le manque de financement constitue un frein direct à l’export. Quatre PME sur dix exportent, mais le font de manière limitée, faute de moyens pour structurer leur offre et répondre aux standards internationaux.

Un entrepreneur résume ainsi la situation : obtenir un crédit reste difficile, même face à de réelles opportunités à l’export. Entre garanties exigées et taux inadaptés, la réalité des PME ne colle pas aux conditions proposées par les banques.

Pour y répondre, le programme de la BEI mise sur un accompagnement technique ciblé, des taux bonifiés, des conditions d’accès allégées et des garanties partagées. Une approche censée libérer le potentiel d’investissement et favoriser la montée en puissance des entreprises sur les marchés étrangers.

Dans cette logique, un partenariat avait été conclu entre la BEI et la Banque Centrale Populaire pour déployer une ligne de crédit dédiée aux PME actives dans des filières à vocation exportatrice.

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