Coca-Cola poursuit la transformation de son modèle économique en Afrique en misant sur une approche allégée en actifs. Depuis 2020, le groupe américain réorganise sa présence sur le continent en concentrant ses ressources sur ses marques les plus rentables, tout en limitant son exposition directe aux infrastructures lourdes.
Dernière illustration de cette stratégie : la vente de sa filiale nigériane CHI Limited, connue pour les marques Chivita et Hollandia, à UAC of Nigeria. Présente sur le segment des produits laitiers et des boissons prêtes à consommer, cette entité n’entrait plus dans les priorités de Coca-Cola, qui cherche à rationaliser son portefeuille.
Ce repositionnement ne signe pas un désengagement. Le groupe conserve ses ambitions africaines, mais modifie ses leviers d’action. Après la fin de son partenariat avec AB InBev au sein de Coca-Cola Beverages Africa, l’entreprise a consolidé sa présence en Afrique australe à travers des opérations ciblées en Éthiopie et au Kenya. Elle a également investi dans des infrastructures logistiques et dans le développement de la chaîne du froid, un axe jugé stratégique pour desservir les zones rurales.
L’Afrique reste une priorité dans le plan global du groupe. Coca-Cola prévoit d’y injecter 1,2 milliard de dollars d’ici 2029, principalement pour moderniser ses sites et augmenter sa capacité de production. À Midrand, en Afrique du Sud, 20,4 millions de dollars ont déjà été mobilisés pour l’extension d’une usine. D’autres projets sont annoncés au Malawi et en Namibie.
Au Nigeria, malgré une conjoncture difficile, Coca-Cola HBC maintient un plan d’investissement d’un milliard de dollars sur cinq ans. Une stratégie perçue comme un pari sur le long terme, alors que le continent africain, fort de 1,4 milliard d’habitants, demeure un marché à fort potentiel pour les groupes du secteur agroalimentaire, malgré des conditions locales parfois instables.