Royal Air Maroc entame une nouvelle phase de croissance après avoir bouclé l’année 2024 sur des résultats financiers inédits. La compagnie nationale a généré un chiffre d’affaires proche de 20 milliards de dirhams, soldé ses dettes fiscales pour un montant supérieur à 935 millions, et amorce désormais un plan d’expansion à long terme qui ambitionne de multiplier par quatre la taille de sa flotte d’ici 2037.
Le cap est clair : atteindre 200 avions et transporter plus de 32 millions de passagers par an, contre environ 7,5 millions aujourd’hui. Cette montée en puissance vise à densifier le réseau international de la compagnie et à ancrer davantage le Maroc comme plateforme aérienne majeure entre l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et le Moyen-Orient.
Cette trajectoire a été détaillée par le ministre du Transport et de la Logistique, Abdelssamad Kayouh, lors d’une séance parlementaire en réponse à une question sur le soutien public à la RAM. Il a présenté ces performances comme un véritable tournant, après plusieurs années de fragilité, notamment durant la crise sanitaire.
La compagnie, qui opère actuellement autour de 50 appareils, prévoit une montée en charge progressive sur douze ans. Pour l’été 2025, elle a déjà mobilisé une capacité record de 6,6 millions de sièges, soit 700 000 de plus que l’année précédente. Au total, 95 destinations seront desservies à l’international.
Cette stratégie de développement repose sur plusieurs piliers : le renforcement des liaisons point-à-point, une meilleure rentabilisation du réseau, et une orientation claire vers l’innovation environnementale. À cela s’ajoute l’enjeu de l’amélioration continue de la qualité de service, condition indispensable à la réussite de cette ambition.
L’État entend faire de la RAM un levier structurant de la politique d’ouverture du Maroc, sur les plans économique, touristique et diplomatique. Mais le défi reste entier : accompagner cette croissance industrielle d’un niveau d’exigence équivalent en matière de confort, de ponctualité et d’expérience passager.
