Alors que les débats sur la transition énergétique s’intensifient, le rail confirme, chiffres à l’appui, qu’il reste l’un des modes de transport les plus sobres en carbone. L’ONCF vient de publier son deuxième rapport ESG, accompagné de son bilan carbone 2024. Une lecture qui donne un coup d’arrêt aux idées reçues : oui, voyager ou expédier par train émet beaucoup moins que par route.
En 2024, l’empreinte carbone de l’Office a chuté de 26 %. Ses émissions atteignent désormais 219 000 tonnes équivalent CO₂, contre 297 000 l’année précédente. Malgré une fréquentation en hausse, le rail réussit à faire mieux avec moins. Chaque passager transporté n’émet plus que 5,71 grammes de CO₂ par kilomètre. En voiture, le même trajet en consomme vingt fois plus. Le fret suit la même tendance, avec 13 grammes par tonne-kilomètre.
L’ONCF tire parti de son avance sur l’électrification verte : 90 % de ses trains roulent aujourd’hui à l’énergie renouvelable. Les gares sont alimentées par le solaire, les conducteurs formés à l’éco-conduite, les infrastructures pensées selon les principes de l’écoconception. La mécanique est bien huilée. Les sites sont certifiés ISO, les déchets mieux traités, et les investissements s’orientent vers des obligations vertes.
Le bilan met en équivalence cette réduction de 77 830 tonnes de CO₂ : cela correspond aux émissions quotidiennes de 20 250 voitures entre Casablanca et Rabat, ou à une année de chauffage pour 10 900 foyers. En matière d’efficacité carbone, peu d’acteurs marocains peuvent en dire autant.
À l’horizon 2035, l’ONCF vise la neutralité. Et sans attendre, il déroule déjà un modèle de mobilité plus sobre, soutenu par une stratégie précise et mesurable, loin des effets d’annonce.