Selon la dernière note du Haut Commissariat au Plan (HCP), l’économie nationale a franchi un cap important en 2024 avec un produit intérieur brut de 1 596,8 milliards de dirhams, soit une progression de 7,9 % sur un an. Cette croissance s’est accompagnée d’une amélioration du revenu national brut disponible, qui a atteint 1 709,1 milliards de dirhams, en hausse de 7,7 %.
Les sociétés financières et non financières ont continué de jouer un rôle central dans la création de valeur, générant à elles seules 45,7 % du PIB. Elles n’ont toutefois capté que 16,6 % du revenu national, mais ont concentré plus de 60 % de l’épargne nationale et assuré près de 60 % de l’investissement brut.
Les administrations publiques ont contribué à hauteur de 14,8 % au PIB, contre 15 % l’année précédente. Leur poids dans le revenu national brut disponible s’élève à 20,3 %. Du côté des ménages et des institutions à but non lucratif au service des ménages, la part dans la richesse nationale s’est établie à 28,4 %, avec une nette domination sur le revenu disponible national (63,1 %).
Le pouvoir d’achat des ménages s’est sensiblement redressé. Il a progressé de 5,1 % en 2024, après une hausse limitée à 1,8 % en 2023. Cette amélioration s’explique notamment par une faible inflation (+0,9 %) et une augmentation du revenu disponible par habitant de 6 %, atteignant 28 808 dirhams.
Le revenu brut disponible des ménages a progressé de 6,7 %, pour s’établir à 1 059,7 milliards de dirhams. La rémunération des salariés y contribue pour 45,3 %, et le revenu mixte, notamment l’excédent de logement, représente 39,4 %. Les revenus nets de la propriété ont affiché une progression de 10,6 %, alors que la fiscalité et les cotisations sociales ont pesé à hauteur de 17,6 % sur ce revenu.
La consommation finale des ménages a absorbé 89,2 % de leur revenu disponible, tandis que leur épargne a représenté 11,3 %, en hausse par rapport à l’année précédente. Les transferts sociaux en nature ont, eux aussi, nettement augmenté (+9,5 %).
L’épargne nationale a bondi de 11,6 %, atteignant 461,7 milliards de dirhams. Les sociétés en ont constitué la majorité avec une contribution de 60,3 %, suivies des ménages et ISBLSM (26,8 %) et des administrations publiques (12,9 %). Ces ressources ont permis de financer une formation brute du capital fixe en forte hausse (+13,9 %), qui a culminé à 422,5 milliards de dirhams.
Ce rebond de l’investissement a été porté par les sociétés, avec une envolée de 19,9 %, et, dans une moindre mesure, par les ménages et institutions (+7,9 %) ainsi que par les administrations publiques (+3,2 %). Les entreprises ont ainsi concentré près de 60 % de l’investissement national.
Malgré cette dynamique, le besoin de financement de la nation s’est accru à 18,5 milliards de dirhams, représentant 1,2 % du PIB, contre 0,9 % un an plus tôt. Cette détérioration est due au basculement des sociétés non financières, passées d’une capacité de financement à un besoin de 8,2 milliards de dirhams. Les sociétés financières, elles, ont vu leur déficit se creuser à 9,1 milliards de dirhams. À l’inverse, les administrations ont réduit leur besoin de financement, et les ménages ont amélioré leur capacité d’épargne.
Le recours à l’endettement s’est poursuivi pour les administrations publiques, avec une hausse des émissions sur le marché intérieur qui ont atteint 48,8 milliards de dirhams. L’endettement extérieur net s’est établi à 19 milliards, en net repli par rapport à l’année précédente, en raison notamment du recul des titres négociables émis à l’international.
Les sociétés non financières ont réduit leur recours au crédit bancaire, avec un flux net de 12,9 milliards de dirhams, bien inférieur à celui de 2023. Les ménages, en revanche, ont légèrement accru leur endettement, mais surtout renforcé leur effort d’épargne, les dépôts bancaires ayant augmenté de près de 87 milliards de dirhams. Quant aux sociétés financières, elles ont ralenti leur distribution de crédits tout en enregistrant une nette hausse des dépôts.
