Chaque été, les plages marocaines deviennent des lieux de détente pour des milliers de familles. Pourtant, derrière ce décor de vacances, la mer reste l’un des environnements les plus imprévisibles et les plus dangereux. Les noyades continuent de faire de nombreuses victimes, en particulier chez les jeunes, et la Protection Civile se retrouve en première ligne pour tenter de limiter ces drames.
Leur mission commence dès le 1er mai et se poursuit jusqu’au 30 septembre. Durant toute cette période, des équipes spécialisées sont déployées le long du littoral. Elles sont renforcées par des nageurs-sauveteurs saisonniers recrutés chaque été pour épauler les secouristes professionnels. Leur présence permet de couvrir un maximum de zones fréquentées, mais elle ne suffit pas à éliminer les risques. Car la mer change d’un jour à l’autre. Les courants invisibles, les variations de marée et les fonds irréguliers transforment parfois une baignade en situation critique en quelques instants.
Les statistiques montrent que les 14-25 ans sont les plus exposés. Leur assurance en mer, souvent accompagnée d’une méconnaissance des dangers, explique en partie cette vulnérabilité. Les noyades se produisent fréquemment dans des zones non surveillées où les délais d’intervention dépassent les dix minutes, ce qui réduit fortement les chances de sauvetage. Même sur les plages surveillées, la vigilance doit rester constante, car une noyade peut survenir en moins d’une minute, parfois sous les yeux de proches qui n’ont rien vu venir.
La Protection Civile rappelle aussi que certains comportements accroissent les risques. Se baigner seul, entrer brutalement dans l’eau après une exposition prolongée au soleil, ou ignorer les signaux de sécurité multiplie les situations dramatiques. L’hydrocution, provoquée par un choc thermique lors d’une entrée trop rapide dans l’eau, reste l’une des causes fréquentes d’accidents graves.
Les secouristes savent qu’en cas d’alerte, chaque seconde compte. Trois à cinq minutes représentent la fenêtre critique pour sauver une vie, ce qui transforme chaque intervention en véritable course contre la montre. C’est pourquoi la prévention reste l’outil le plus efficace. Les drapeaux de couleur plantés sur les plages ne sont pas de simples repères visuels mais des consignes vitales. Rouge pour danger, noir pour interdiction totale, jaune pour appel à la prudence, leur respect peut suffire à éviter des drames.
La Protection Civile insiste enfin sur la surveillance des enfants. Brassards et bouées ne remplacent pas la présence d’un adulte attentif. De nombreux accidents surviennent à quelques mètres du rivage, dans des zones où le danger semblait inexistant. Un geste de prudence, une baignade différée, une consigne respectée peuvent suffire à sauver une vie.