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Inclusion, transition verte, PME : la feuille de route de la BERD au Maroc

Inclusion, transition verte, PME : la feuille de route de la BERD au Maroc

Nommé récemment à la tête de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) au Maroc, Haytham Eissa a détaillé, dans une interview accordée à la MAP en marge de la conférence “Women in Business” organisée à Casablanca, les axes de la nouvelle stratégie de l’institution pour les années à venir. Une feuille de route qui, selon lui, a été pensée en appui aux grands chantiers économiques du Royaume.

Pour la période 2024-2029, la BERD entend concentrer son action sur trois leviers : renforcer la compétitivité du secteur privé, accélérer la transition vers une économie verte, et encourager une croissance plus inclusive. L’objectif est clair : accompagner le Maroc dans la mise en œuvre du Nouveau Modèle de Développement.

Sur le terrain, cette ambition se traduit par un soutien accru aux investissements dans l’industrie, les infrastructures et les marchés des capitaux. L’accent est mis sur la transformation écologique et numérique, en lien avec les objectifs climatiques du Royaume. Le développement régional, l’entrepreneuriat féminin, l’emploi des jeunes et le soutien aux PME figurent également parmi les priorités.

Depuis 2012, la BERD a financé 123 projets dans le pays, pour un total de 5,8 milliards d’euros, dont 2,6 milliards sont encore en cours. Cette coopération prend plusieurs formes : financement direct, assistance technique, ou appui aux réformes. L’institution a notamment participé à l’émission obligataire de la commune d’Agadir, une première au niveau national, et accompagné des initiatives d’envergure comme les obligations vertes de l’ONCF ou les efforts du groupe OCP pour réduire son empreinte hydrique.

La banque intervient également dans les territoires, en lien avec les collectivités locales, pour le financement de projets d’infrastructure durable. À l’avenir, l’institution souhaite aller plus loin, en soutenant la décarbonation industrielle, les transports propres et la gestion de l’eau, tout en développant les partenariats public-privé.

Pour stimuler davantage l’investissement durable, la BERD mise sur trois outils : l’innovation financière, l’animation du marché des capitaux et les programmes d’inclusion. L’institution mobilise ses fonds propres, attire des capitaux privés et s’appuie sur des mécanismes de financement mixtes. Elle est également active dans l’émission obligataire, comme en témoigne sa participation à hauteur de 40% à celle de la ville d’Agadir.

Les programmes “Women in Business” et “Youth in Business” sont des leviers clés de son action pour une croissance plus équitable. Au Maroc, le programme WiB a déjà permis de débloquer plus de 11 millions d’euros à travers deux prêts conclus avec la BMCI et la Fondation Arrawaj. Ces financements ciblent les micro, petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes, notamment dans les zones touchées par le séisme d’Al-Haouz et dans les secteurs liés à la digitalisation.

Malgré les turbulences de l’économie mondiale, le Maroc a conservé une trajectoire de croissance soutenue. Haytham Eissa salue la stabilité macroéconomique du Royaume, sa capacité d’adaptation et les politiques prudentes menées par les institutions nationales. La diversification des secteurs, notamment industriels, a joué un rôle clé face à l’impact de la sécheresse sur l’agriculture.

La BERD, partenaire actif du développement du Maroc, accompagne ces évolutions dans la durée. La réussite industrielle du Royaume, en particulier dans l’automobile, illustre son potentiel d’attractivité. Pour la Banque, cette dynamique s’inscrit pleinement dans la vision portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui guide les grandes transformations économiques du pays.

À travers sa coopération avec l’Union européenne, la BERD joue un rôle d’intermédiaire pour orienter les financements européens vers des projets marocains à fort impact. Elle mobilise les ressources des donateurs pour soutenir les institutions financières locales et renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs privés.

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