Le marché public attribué pour réaliser une cartographie des risques de corruption dans le secteur de la Santé vient d’être suspendu. L’Instance nationale de probité, de prévention et de lutte contre la corruption (INPPLC) a décidé de geler temporairement la procédure, après la publication d’informations pointant un possible conflit d’intérêts entre le cabinet attributaire, Forvis Mazars, et le groupe privé de santé Akdital.
Dans un communiqué rendu public, l’Instance explique avoir pris cette décision dans un souci de transparence, précisant que l’ordre de service qui devait lancer officiellement les travaux ne sera pas délivré tant que le dossier n’aura pas été examiné par la Commission nationale des marchés publics. Tous les éléments ont été transmis à cette dernière, appelée à se prononcer dans le cadre des règles en vigueur.
Ce projet s’inscrit dans une initiative d’envergure pilotée par l’INPPLC. L’objectif : dresser un diagnostic précis des vulnérabilités du système de santé, sur la base d’une étude nationale qui couvrira trois volets majeurs. Elle portera sur le parcours du patient dans les établissements de soins publics, la chaîne de valeur du médicament et des produits de santé, ainsi que le fonctionnement du secteur privé, notamment les cliniques et cabinets médicaux.
À la suite des révélations relayées par certains médias électroniques, le président de l’Instance, Mohamed Benalilou, a ordonné l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur les accusations formulées. L’examen sera conduit selon les principes constitutionnels et les standards internationaux liés à la prévention des conflits d’intérêts.
La décision de suspension s’inscrit dans une volonté affirmée de préserver la crédibilité de l’institution. L’Instance rappelle qu’elle agit dans le respect des règles d’égalité, d’impartialité et de transparence, et qu’elle informera le public dès que les conclusions des investigations et l’avis de la Commission nationale des marchés publics auront été rendus.