Face à la montée des campagnes de manipulation et de désinformation sur les réseaux sociaux, l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) exprime ses vives préoccupations. Dans un communiqué publié ce jeudi 20 mars, elle appelle à une régulation stricte des contenus numériques, dénonçant la confusion grandissante entre journalisme professionnel et création de contenu.
L’ANME alerte sur une réalité inquiétante : la prolifération de fausses informations et de contenus diffamatoires, qui fragilisent aussi bien l’ordre public que la profession journalistique. Selon l’Association, certains individus usurpent l’étiquette de journaliste pour diffuser des contenus sensationnalistes, souvent sous de fausses identités, dans l’unique but de générer de l’audience et des revenus publicitaires.
Pour contrer ces dérives, l’Association plaide pour un encadrement strict des contenus numériques, mettant en avant plusieurs priorités :
L’application rigoureuse du cadre juridique, afin d’éliminer les acteurs qui exploitent les réseaux sociaux à des fins de manipulation.
Une distinction claire entre médias professionnels et créateurs de contenu, ces derniers opérant sans contraintes légales ni obligations de vérification de l’information.
Une responsabilisation des plateformes numériques, afin de lutter contre la propagation de fausses informations et la manipulation de l’opinion publique.
L’ANME appelle ainsi les pouvoirs publics à agir fermement contre la prolifération de contenus nuisibles, qu’ils soient produits au Maroc ou depuis l’étranger.
Consciente des enjeux, l’Association affirme son engagement à défendre l’intégrité du journalisme professionnel et à protéger les journalistes soumis à des obligations strictes en matière d’éthique et de responsabilité sociale. Elle souligne également l’importance des travaux menés par le comité provisoire de gestion du secteur de la presse et de l’édition, ainsi que par la Commission des cartes de presse professionnelles et la Commission d’éthique.
Enfin, l’ANME rappelle que nul n’est au-dessus des lois, y compris ceux qui prétendent faussement être journalistes. Elle exhorte les institutions et la société civile à faire front commun contre cette vague destructrice, qui menace la confiance du public et le droit des citoyens à une information fiable.
Dans un monde où l’infox se répand à une vitesse fulgurante, la défense d’un journalisme rigoureux et éthique apparaît plus essentielle que jamais.