Fluoralpha lève plus d’un milliard de dirhams auprès de Bank of Africa pour financer son projet industriel à Jorf Lasfar. Ce soutien bancaire majeur permet de concrétiser un investissement global de 2,5 milliards de dirhams porté par la filiale chimie d’INNOVX, avec l’ambition affichée de positionner le Maroc au centre des chaînes industrielles stratégiques mondiales.
Le projet prévoit la construction de deux unités de production : l’une dédiée à l’acide fluorhydrique anhydre (20 000 tonnes par an), l’autre au fluorure d’aluminium (28 000 tonnes par an). Ces deux composés sont aujourd’hui essentiels à l’industrie mondiale des batteries, de l’aluminium, des semi-conducteurs et de la chimie de spécialité.
Fluoralpha entend tirer parti d’un sous-produit du traitement des roches phosphatées marocaines, l’acide hexafluorosilicique, pour fabriquer ces intrants à haute valeur ajoutée. Ce choix industriel, fondé sur une logique de valorisation locale, s’inscrit dans la stratégie plus large d’INNOVX qui vise à bâtir des filières industrielles durables autour de ressources marocaines sous-exploitées.
Pour Youssef Berrada, directeur financier d’INNOVX, cette opération marque une avancée structurante pour le groupe, qui cherche à attirer d’autres financements pour ses futures plateformes industrielles. Même lecture du côté de Jalil Skali, directeur général de Fluoralpha, qui y voit un acte de confiance dans le modèle industriel proposé par la société.
De son côté, Bank of Africa souligne son engagement aux côtés de projets structurants et innovants, contribuant à la transition énergétique du Royaume. Son directeur général exécutif, Khalid Nasr, évoque un partenariat emblématique des ambitions industrielles portées par le Maroc.
En misant sur la transformation du fluor, Fluoralpha structure trois filières jugées critiques : l’acide fluorhydrique anhydre, pierre angulaire de la chimie fine ; le fluorure d’aluminium, indispensable à l’électrolyse de l’aluminium ; et le fluorure de calcium synthétique, actuellement en développement, pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement mondiales.
L’industriel veut ainsi faire émerger une nouvelle souveraineté technologique marocaine autour de matériaux essentiels aux technologies bas carbone et à la mobilité électrique. À terme, l’unité de Jorf Lasfar pourrait devenir une pièce maîtresse de l’écosystème industriel national dédié à la transition énergétique.
